Interdire le drapeau!

Le « Third Confederate », dernier drapeau officiel des Etats Confédérés d’Amérique (Confederate States of America, CSA) adopté en mars 1865

Nous sommes en train de vivre une splendide leçon d’hypocrisie politiquement correct en provenance des USA.

Suite à l’horrible tuerie dans la Emanuel African Methodist Episcopal Church de Charleston, le 17 Juin 2015, le drapeau « sudiste » est pointé du doigt comme une incitation à la haine qui a pu mener à ce drame. Un vaste débat, couru d’avance malgré la résistance de certains, est engagé pour son interdiction dans les lieux publics et surtout sur les bâtiments officiels en tant que symbole de haine et d’incitation à la violence.

Le Général Robert E. Lee, commandant de l’Armée de Virginie du Nord et propriétaire de la plantation d’Arlington (là ou est installé l’actuel grand cimetière militaire américain) , dont la mère et l’épouse militaient pour la libération des esclaves et qui affranchit les esclaves hérités de la plantation en 1862.

Il serait bon de rappeler certains faits historiques, avant de hurler avec la meute de hyènes de la connerie publique! Le drapeau « sudiste » est le drapeau des Etats Confédérés d’Amérique, nés de la Sécession de 11 Etats au sud de la Mason-Dixon Line entre le 20 décembre 1860 et le 20 mai 1861. La sécession ne s’est pas faite, comme le dit le mythe humaniste, par racisme des esclaves noirs mais sur le principe de la primauté du droit des Etats sur le droit fédéral. L’esclavage, dans le Sud, est en train de disparaitre de la même façon qu’il a disparu dans le Nord, ou en Angleterre ou en France quelques années avant: pas par humanisme angélique mais par la révolution industrielle qui rend l’esclavage inutile et coûteux. En effet, avec l’industrialisation, mieux vaut payer un ouvrier qualifié au lances-pierres et le laisser se démerder pour vivre qu’être responsable de tous les aspects de la vie d’un esclave inculte. En 1860, sur les 3 millions de noirs du Sud des USA, 300 000 seulement sont encore esclaves et d’ailleurs, certains noirs libres possèdent eux-mêmes des esclaves. Dans l’armée confédérée d’ailleurs, les chefs mythiques Robert Lee, Stonewall Jackson et James Longstreet sont des anti-esclavagistes par réalisme autant que par conviction!
La question centrale n’est donc pas le principe de l’esclavage mais la question d’un gouvernement central qui cherche à imposer un droit fédéral ayant préséance sur le droit et la gouvernance des états américains. Les 4 ans de guerre qui suivront régleront cette question et imposeront la primauté du droit fédéral qui s’impose aux états. Mais le drapeau confédéré restera longtemps et est toujours pour beaucoup le symbole de cette « usurpation du pouvoir », jugée inconstitutionnelle et contraire à l’esprit fondateur des USA.
Certes, le drapeau a aussi été récupéré par des imbéciles criminels qui ont cherché à continuer la lutte et à se venger sur les noirs, érigés en symboles de la défaite du Sud. Le Ku Klux Klan et les autres groupes du même genre, par exemple, revendiqueront ce drapeau.

La tombe d’Amos Rucker, soldat confédéré noir au service du Général Cleburn.

Mais ce que les « Klansmen » et autres imbéciles du « White Power » oublient généralement, dans leur grande inculture sélective qui les mène au racisme et à l’antisémitisme qui est l’apanage de ces groupes depuis les années 20, c’est d’abord que le Ministre des Affaires Etrangères « sudiste » s’appelait Judah P. Benjamin et était Juif, puis le phénomène des noirs s’engageant volontairement dans les troupes confédérés, soit par désir de défendre leur pays (ben oui, c’était aussi leur pays qui était envahi par des brutes encore plus racistes que les blancs du Sud), soit par une touchante loyauté envers leurs maîtres bien qu’ayant été parfois affranchis (ce qui fout à mal les généralisations typique de la Case de l’Oncle Tom sur la cruauté des blancs). Et quand on leur dit que le fondateur du Ku Klux Klan, le Général de Cavalerie Nathan Bedford Forrest a dissous le Klan dès 1868 parce qu’il trouvait que ça tournait au gang de criminels crétins et arrivistes peuplé de planqués qui n’avaient pas combattu, leur yeux de morue à Auchan se vident encore plus qu’il n’était possible! Et on les achève façon napalm quand on leur dit que ce qu’ils brandissent comme le drapeau confédéré n’est pas le drapeau confédéré mais le « Navy Jack », le pavillon de la Marine confédérée. Le drapeau confédéré n’est en effet pas le drapeau rectangulaire plein qui est brandi par le Klan ou par certains bikers se la jouant gros rebelle (c’est vrai, cela dit que beaucoup sont gros) mais c’est celui montré ci-dessous. Celui-ci est le dernier drapeau officiel des Etats Confédérés, adopté le 3 mars 1865, juste avant la défaite et ajoutant une bande rouge à l’extrémité, et il en est la troisième mouture.

Donc, je reviens à mes moutons, tout le débat sur le drapeau confédéré comme incitateur de haine raciale et de fascisme blanc sur les pauvres noirs est un débat entre crétins incultes qui ne connaissent pas l’histoire mais se gargarisent de mythes et de coups de communication d’associations et de lobbys. Le drapeau va être interdit et comme après la touchante mais inutile manifestation géante en France après les attentats de janvier, les doux rêveurs du progressisme bisounours vont croire qu’ils ont marqué une étape fondamentale dans la lutte contre la haine et pour le vivre ensemble! Et au prochain carnage aux USA, comme au prochain attentat contre les Juifs de France par des déséquilibrés qui ne sont pas représentatifs de l’Islam, on cherchera encore un bon vieux bouc émissaire et on ne regardera pas les choses en face.

Drapeau de l’Organisation de Libération de la Palestine, adopté en 1964 à la création du mouvement.

Mais quelle est l’hypocrisie, alors? L’hypocrisie est de faire un scandale débile du niveau intellectuel d’une huître en état de mort cérébrale sur l’interdiction du drapeau confédéré alors qu’on pourrait légitimement débattre sur l’interdiction dans nos rues d’un drapeau symbole d’un nationalisme fasciste, adopté par des antisémites entraînés par des criminels contre l’humanité et au nom duquel, directement ou indirectement, la France a été la cible d’une trentaine d’attentats meurtriers, sous les applaudissements de négationnistes et/ou apologistes de crimes contre l’humanité, les derniers en date étant ceux de Merah, des Kouachi et de Coulibaly, sans passer sous silence les documents pro-palestiniens découverts chez les assassins d’Ilan Halimi.

Le drapeau palestinien accompagné du drapeau islamiste du Front Al-Nosra, dans une manifestation antisioniste en 2014

Donc, les Goys posent la question: Puisque les USA s’interrogent très connement sur l’interdiction, pour incitation à la haine raciale, du drapeau confédéré, qu’est-ce qu’on attend pour interdire, en France, le drapeau palestinien au nom duquel tant de ravages ont été commis, ne serait-ce qu’en France?

Et alors, qu’il soit autorisé en Israël, ça, ça nous dépasse complet. Incompréhension fondamentale! Électroencéphalogramme plat! A finir par nous demander si « tendre l’autre joue » n’est pas plus juif que chrétien…

Pug