Il faut plus qu’une chanson pour convaincre un tambour
L’émotion collective a mobilisé Jacques Brel dans la cour des Invalides en chantant l’amour universel qui saurait, lui « parler aux canons » et bien sûr, les faire taire.
Que cette expression officielle et protocolaire de la douleur collective ait été spontanée ou savamment orchestrée, peu importe, le réflexe est bien dans l’air du temps : intégrer la silhouette de la Tour Eiffel dans l’effusion lyrique du « peace and love », c’est mesurer le chemin parcouru depuis 1944, quand un dessin célèbre représentait la même Tour Eiffel accueillant le Général de Gaulle à la Libération en lui disant « Mon grand !»… Tel est l’abîme face à la violence de la guerre qui sépare la génération Bataclan de celle du Mont-Valérien.
A tant faire que de convoquer un poète pour conjurer le malheur et appeler à la résistance, c’est Aragon qu’il eût fallu citer. Tout communiste qu’il fût, la France qu’il célébrait dans La Diane Française plongeait ses racines dans l’histoire longue de la chrétienté :
« Ce n’est pas avec des chansons/Qu’on arrête les hommes d’armes/Malgré la puissance des larmes/Il y faut un autre unisson. (…) Et dans l’absence de tes armes, /Ma France, que désires-tu, /Ô pareille au Christ aux outrages. »
Une exhortation bien éloignée des complaisances et petits accommodements avec l’islamisme mortifère, du désarmement moral et de la réduction continue des budgets et des effectifs militaires ou sécuritaires. Notre pays attend toujours son Clemenceau.
Jean-François AMBLARD
Goy et président de France Israël Pau
29 Novembre 2015