Le premier Juif dans l’Espace

volynov_boris_2Le premier juif à atteindre l’espace est un Cosmonaute soviétique, le Colonel d’Aviation Boris Volynov. Il était juif par sa mère, le médecin pédiatre très reconnue Yevgenia Izrailevna Volynova.
Sélectionné en 1960 dans le premier groupe de 20 cosmonautes soviétiques, à l’âge de 25 ans, avec notamment Youri Gagarine et Alexei Leonov. Pour être retenu, il fallait notamment être âgé d’entre 25 et 30 ans, ne pas peser plus de 72 kg et ne pas mesurer plus d’1m75.

Il fut d’abord équipage de réserve sur les missions Vostok 3, 4 et 5 et également sur Voshkod 1 et 2. Il était prévu pour commander Voshkod 3 mais en raison de problèmes techniques, le programme Voshkod fut annulé.

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Soyouz 5, à l’approche, photographié depuis Soyouz 4

D’après certains sources, son origine juive lui aurait également valu une certaine discrimination dans l’attribution des missions. Volynov dut attendre l’année 1969 et le programme Soyouz pour voler sur Soyouz 5, le 15 janvier 1969. Parti avec les ingénieurs Aleksei Yeliseyev et Yevgeny Khrunov, il fait la jonction en orbite avec Soyouz 4 et les deux ingénieurs sont transférés sur Soyouz 4.


C’est donc seul que Boris Volynov aborde la rentrée dans l’atmosphère et hélas, elle ne se passe pas bien. Le module de service de la capsule Soyouz ne s’éjecte pas et le vaisseau adopte naturellement la position la plus aérodynamique lorsqu’il aborde l’atmosphère, c’est à dire la position inverse que celle prévue.

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Ecusson de mission de Soyouz 5

Au lieu d’être appuyé sur le dossier de son siège, Volynov subit la décélération suspendu à son harnais, ce qui est très violent. De plus, la légère écoutille de la capsule fait face à la descente, ce qui n’est pas prévu, et les caoutchoucs de l’écoutille commencent à brûler, ce qui remplit la capsule de chaleur et de fumée. Heureusement, le module de service finit par se détacher et la capsule se retourne brusquement, avant que l’écoutille ne cède. Pour couronner le tout, les suspentes du parachute de la capsule sont vrillées et les rétrofusées d’atterrissage ne fonctionnent pas. La capsule Soyouz 5 percute violemment le sol de l’Oural où elle se pose et Volynov s’y casse plusieurs dents. Il atterrit très loin de sa zone d’atterrissage prévue, il fait -40° à l’extérieur et, ne sachant pas quand il pourra être récupéré, Volynov décide de quitter la capsule et marche 7 km avant de trouver une cabane de paysans où il s’abrite.

Physiquement et psychologiquement traumatisé, il lui faudra attendre 7 ans avant de retourner dans l’espace sur Soyouz 21 le 6 juillet 1976.

volynov_boris_3Accompagné de Vitaly Zholobov, il s’amarre à la station spatiale militaire Salyut 5, lancée 14 jours auparavant. La mission est sensée durer entre 54 et 66 jours mais le 24 août, l’équipage doit évacuer en urgence en raison de fuites d’acide nitrique qui commencent à avoir des répercussions sur eux, surtout Zholobov qui commençait à tomber malade. Le désamarrage de Soyouz 21 ne se fait pas sans problème et, encore une fois pour Volynov, l’atterrissage est problématique. La météo était mauvaise et les vents violents que la capsule traverse font prématurément déclencher les rétrofusées. La capsule percute durement le sol du Kazakhstan, cette fois sans blessures.

En raison de la censure soviétique, Boris Volynov ne s’exprima presque pas sur ses mésaventures ni même sur son expérience spatiale. En 1982, il quitte le personnel navigant et devient l’un des administrateurs du Centre Gagarine d’Entraînement des Cosmonautes à la Cité des Etoiles, près de Moscou. Il prend sa retraite en 1990 et, âgé maintenant de 82 ans, vit toujours, avec sa famille, à la Cité des Etoiles.

Le Colonel Volynov à droite, avec ses deux étoiles de Héros de l'Union Soviétique, décoré de l'Ordre de l'Amitié par Dimitri Medvedev en 2011

Le Colonel Volynov à droite, avec ses deux étoiles de Héros de l’Union Soviétique, décoré de l’Ordre de l’Amitié par Dimitri Medvedev en 2011

En tout, il aura passé 52 jours, 7 heures et 17 minutes dans l’espace. Il est décoré deux fois de l’étoile de Héros de l’Union Soviétique et deux fois également de l’Ordre de Lénine, parmi les plus hautes distinctions qu’il a reçu.

Pug

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