Pourquoi il ne faut pas laisser les Européens régler le conflit israélo-arabe

Vous connaissez l’Île des Faisans? C’est une île de 210 m de long sur 40 m de large situé sur la Bidassoa, le fleuve qui marque la frontière entre la France et l’Espagne sur 10 km, entre l’Ermitage d’Endarlatsa et la baie de Chingoudy entre Hendaye en France et Fontarrabie en Espagne.

L’Île des Faisans est situé à hauteur de Béhobie, à 300 m en aval du pont frontalier de Béhobie. Ces 6800 m2 de vase séchée ont une histoire intéressante. Ils ont servi de lieu de rencontre entre Louis XI et Henri IV de Castille en 1463, de lieu d’échange de François Ier, prisonnier de Charles Quint, contre ses deux fils en 1526 (belle mentalité!) En 1615, elle sert de marché d’esclaves de luxe: on y échange une fille d’Henri IV de France, promise au Roi d’Espagne, contre un soeur du Roi d’Espagne, promise au Roi de France. Et en 1659, c’est là qu’est signé le Traité des Pyrénées entre la France et l’Espagne qui prévoit que l’année suivante, Louis XIV viendra chercher sa future femme sur cette île, pour se l’épouser à Saint Jean de Luz. Pas un grand moment de féminisme, cette île…

Mais le plus drôle, c’est son statut, fixé par le traité de Bayonne de 1856. Elle est aujourd’hui un Condominium, c’est à dire un territoire à la souveraineté partagée. C’est donc une île franco-espagnole. Enfin, non. Chaque année, du 1er août au 31 janvier, elle est française et du 1er février au 31 juillet, elle est espagnole.

L’autorité de chaque pays y est exercée par deux Vice-Rois. Le commandant de la Marine Nationale française de Bordeaux, dont dépend le Pays Basque, et le commandant de la station navale espagnole de Fontarrabie-Saint Sébastien. Rien de surprenant pour la monarchie espagnole mais un officier de la République française qui a le titre de Vice-Roi, c’est plutôt comique. En 2012, ils se sont même offerts une cérémonie de passation de pouvoir, sur l’Île des Faisans ou est installé un monument.

C’est d’ailleurs tout ce qu’il y a sur cette île. Comme la plupart des territoires sous condominium, elle est interdite au public. Elle sert parfois pour signer des accords locaux franco-espagnols mais elle est vide et interdite d’accès.

C’est vrai qu’on a un peu l’impression d’être pris pour un faisan par le statut bizarre de cette île française, puis espagnole, puis française, puis espagnole, etc, mais ce n’est qu’une des bizarreries frontalières entre la France et l’Espagne. On cite évidemment la ville de Llivia, en Pyrénées Orientales, qui est une ville espagnole en France. Du temps des frontières fermées, une route « neutre », donc sans contrôle douaniers, reliait Llivia à l’Espagne à travers 4 km de territoire français.

Bref, tout cela a un folklore historique intéressant et à l’époque de l’Union Européenne, régler ces bizarreries ne rime à rien mais tout de même, on ne peut s’empêcher de penser que tout ça est un bien beau bordel administratif qui doit rester dans le folklore franco-espagnol et ne surtout pas sortir de ce cadre.

En effet, j’imagine avec un humour sarcastique ce que les Européens et leurs bizarreries diplomatiques parviendraient à inventer comme traités tordus et situations ubuesques si on leur laissait carte blanche pour régler le cas israélo-arabe en Judée-Samarie!

Pug

Un commentaire

  • Ca a beau etre tordu , ca marche quand meme , et au poil !
    Yaurait plus qu’a vider la region de tous ces indesirables juifs, arabes, chretiens, druzes bedoins et j’en passe , et le tour est joue, le monde aura la paix !
    Bien sur si ca marche , on peut etendre ca au reste de la planete !

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