Reportage France2

On n’avait pas forcément envie de voir le reportage de France 2 sur l’antisémitisme. On se doutait bien, connaissant la remarquable objectivité de cette chaine (crise de rire!) que :

• on n’allait rien apprendre
• ça allait nous énerver

Les quelques extraits qu’on a vu a contrecœur nous contraignent quand même a une petite réaction. Notre ami l’Atlantiste s’est heureusement chargé de commencer à taper sur les propos d’une rare violence recueillis au débotté dans une rue de Sarcelles et on s’est empressé de relayer son action (on aime le travail d’équipe !) mais nous, Goys qui défendent Israël, on a vu d’autres extraits concernant l’action des groupes de défense juifs, LDJ et BETAR et comme prévu, ça nous a énervé!

Dans leur présentation de ces groupes comme des groupes quasi-terroristes qui attisent les tensions raciales au sein de notre paisible et fraternelle France (deuxième crise de rire!), ces journaleux de mon cœur ont oublié quelques menus détails, trois fois rien, notamment tout le contexte historique de l’émergence des différents groupuscules d’autodéfense juifs.

Il eut été bon, par exemple, de rappeler les violents épisodes de pogroms russes de 1881 et 1903-1906 pour les plus connus et de souligner que c’est l’absence de réaction, voire même la complicité criminelle de l’état russe tsariste qui fait émerger le besoin de groupes d’autodéfense, d’abord en Russie puis en Palestine ottomane. Le Hachomer, créé en 1909 en Palestine, est lui aussi rendu nécessaire par l’apathie des autorités ottomanes en ce qui concerne les agressions antisémites et les violences arabes contre les immigrants juifs. Lorsque les Britanniques mandataires refuseront eux aussi de prendre des mesures suffisantes pour protéger les Juifs de Palestine, les juifs décideront de la création de la Haganah qui ne sera pas jugée assez efficace lors des émeutes arabes de 1922 et 1929, notamment, ce qui entrainera la création des groupes dissidents et radicaux de l’Irgoun ou du Lehi. Tout ça est bien sûr très résumé mais c’est l’idée générale: en 2000 ans de présence en Europe et même plus longtemps ailleurs (Perse), les juifs n’ont jamais été des agresseurs ou des occupants s’imposant par la force. Les groupes de défense juifs, quels qu’ils soient, y compris Tsahal qui est l’héritière directe de la Haganah, sont systématiquement une réponse à un double phénomène récurrent et historique: une flambée d’antisémitisme violent associé à une apathie, à une négligence ou à une complicité des autorités.

On garde l’exemple le plus poignant pour la fin: la révolte du Ghetto de Varsovie sous l’impulsion de la Zydowska Organizacja Bojowa (Organisation juive de combat créée en 1942 dans le Ghetto), résulte de la flambée d’antisémitisme nazi et de la défaillance de l’état polonais à assurer la défense et la protection de sa population juive.
Les violences de la LDJ et du BETAR sont-elles regrettables? Vont-elles trop loin? D’un point de vue philosophique et théorique absolu, très certainement. Mais les pics d’activité de ces groupes confirment notre propos: ces groupes n’ont jamais été aussi actifs et présent que depuis la montée des thèses négationnistes des années 80-90, depuis la banalisation de l’antisémitisme dans les années 2000 résultant sur des violences (Ilan Halimi, les victimes de Mohamed Merah) et depuis que le gouvernement français semble impuissant tant face à l’explosion des thèses négationnistes malgré la loi Gayssot, la flambée des thèses antisémites et antisionistes complotistes malgré les lois réprimant le racisme et tant il semble impuissant à juguler la violence subie par la communauté juive de France.

Les élites françaises n’aiment pas la LDJ ? Normal, elle est un révélateur de leurs défaillances.