15 janvier, la trahison de Paris
Le 15 janvier 2017 aura lieu une nouvelle conférence sur le Proche-Orient, à l’invitation de la France et donc à Paris. Près de 70 pays sont invités mais, aux dernières nouvelles, Israël et l’Autorité Palestinienne n’y participeront pas. La France tente de bousculer les choses pour relancer un processus de paix à l’arrêt et réaffirme, par la voix de son Ministre des Affaires Etrangères, son attachement à une solution à deux états.
Il suffit de lire ce préambule pour saisir toute l’inutilité de cette conférence. La France n’a aucun levier dans ce processus de paix et ne peut agir qu’en espérant influencer d’autres pays plus important, notamment les USA. Israël et l’Autorité Palestinienne, les principaux concernés, ne seront pas présents et ne seront donc pas partie prenante d’un éventuel accord. Et la sempiternelle solution à deux états qui n’a jamais abouti et qui ne marchera jamais est remise au premier plan.
Parlons-en, de cette fameuse solution à deux états qui est présentée comme la seule solution viable. Sauf erreur, la première solution à deux états qui a été mise sur la table est le plan Peel de 1937 qui donnait la part belle à un Etat Arabe comprenant la Judée et la Samarie, le désert du Neguev et la côte entre l’Egypte et Tel Aviv. L’Etat Juif aurait reçu la Galilée et une bande côtière de quelques kilomètres de large entre Tel Aviv et Haïfa. Jérusalem, Bethléem et une large région autour auraient été placés sous mandat international. Il fut évidemment rejeté par les parties.
Le plan Woodhead de 1938 était encore plus complexe, mettant la Galilée, la région de Jérusalem et la Neguev sous mandat britannique, en laissant quelques arpents de plage aux Juifs et un découpage improbable de la Judée-Samarie et Gaza aux Arabes. A la lecture de ce plan de partage, on en vient à se demander quelle logique les rédacteurs ont suivi pour arriver à quelque chose d’aussi complexe et d’aussi intenable. Il fut évidemment rejeté par les parties.
En 1947, le plan de partage de l’ONU était à peine moins loufoque, partageant la Galilée en deux, donnant toujours quelques plages et le désert aux Juifs, l’essentiel des terres intérieures aux Arabes et la région de Jérusalem sous mandat international. Cette fois, le plan fut voté et adopté à l’ONU le 29 novembre 1947, accepté par les Juifs et à nouveau rejeté par les Arabes. Il faut voir le plan de partage de 1947 pour comprendre ce que les Juifs ont accepté et ce que les Arabes ont refusé.
Il parait évident, si l’on se place du côté juif, qu’accepter ce plan était quasi-suicidaire. Vu la véhémence et la violence arabe contre toute idée d’Etat Juif sur cette terre, il était évident que les Arabes, tôt ou tard, aurait mené leurs armées contre les maigres forces juives dans le peu de terre qui leur était accordé et qui était absolument indéfendable.
On en vient même à suspecter les auteurs de ce plan, comme ceux qui ont voté pour, d’avoir voulu se débarrasser du problème en donnant volontairement aux Juifs un territoire par nature intenable militairement et que les Arabes auraient balayé en quelques semaines. On aurait évidemment appelé à la retenue et émis quelques condamnations de principe mais les Juifs ayant été battus et ayant disparu, soit massacrés soit déportés dans de nouveaux camps de concentration que les conseillers SS des Arabes auraient fait construire dans le désert du Néguev, le problème de la Palestine aurait été réglé.
Enfin, réglé, c’est vite dit. Une violente guerre entre arabes aurait immédiatement suivi entre les Syriens, les Egyptiens, les Jordaniens et les « palestiniens » du Grand Mufti pour le contrôle de cette terre mais on imagine bien que l’ONU s’en serait lavé les mains avec autant de célérité qu’elle le fait actuellement pour la Syrie.
Mais en revenant à la solution à deux états, on s’aperçoit donc que ça va faire 80 ans qu’elle est sur le tapis sans réussir à convaincre. Jusqu’en 1947, personne n’en voulait mais en 1947, les Juifs ont accepté, prêts, cette fois, à se battre jusqu’au bout pour avoir le droit de vivre dans un état juif indépendant sur leur terre ancestrale. Voilà qui a tout changé.
Ce n’est pas la peine de refaire l’historique depuis 1947. En fait, la situation n’a pas bougé. Les Juifs, comme en 1947, acceptent une solution à deux états. L’actuel gouvernement ne dit pas le contraire. L’ONU veut une solution à deux états, comme en 1947. Les USA, la France, la Grande-Bretagne, etc, veulent une solution à deux états, comme en 1947. Et comme en 1947, les Arabes de l’ancienne Palestine ne veulent surtout pas négocier avec ces sales juifs. Après les nombreuses claques militaires qu’ils ont subi, ils sont passés à la guerre diplomatique mais le fond de leur stratégie, leur état final recherché est toujours le même: parvenir à une souveraineté arabe sans négocier avec les Juifs, ce qui serait un aveu d’échec. Comme ils ont compris que réclamer la mort d’Israël n’est pas vendeur, ils réclament les frontières de 1967, qu’ils savent intenables par Israël, Jérusalem comme capitale, puisque la Vieille Ville leur reviendrait selon ces frontières et le retour des réfugiés, c’est à dire l’entrée en « Palestine » de 6 à 8 millions de réfugiés « palestiniens » de Syrie, du Liban, de Jordanie et du reste du monde.
Il faudrait être un aveugle patenté pour ne pas voir où veulent en venir les élites palestiniennes. Un territoire souverain obtenu grâce à une cuisante défaite diplomatique d’Israël sur lequel s’installerait une population qui dépasserait de 3 à 4 millions la population d’Israël. Et évidemment, cette population immense n’ayant ni les infrastructures ni les ressources pour subsister, elle se mobiliserait contre l’ennemi de toujours et que l’on a accusé pendant 70 ans de spoliation. Soutenus par le Hezbollah au nord, ainsi que par le vainqueur de la guerre civile Syrienne et puis, par effet domino, par l’ensemble des pays arabes, y compris l’Egypte et la Jordanie qui ne voudront pas passer pour des lâches ou des traîtres, Israël serait à nouveau attaqué de toutes parts et serait même l’objet d’une rivalité entre Chiites et Sunnites, alliés pour la circonstance, mais chacun désireux d’être celui qui porterait le coup fatal à « l’entité sioniste », ce qui serait perçu comme une faveur d’Allah et donc conférerait une supériorité morale. Evidemment, l’ONU exprimerait quelque désaccord avec cette guerre contre Israël mais serait pieds et poings liés, incapable de réagir. En fait, n’ayant aucune envie de réagir puisque la destruction d’Israël par les Arabes était en sourdine le plan de 1947…
Que va t’il donc se passer à Paris le 15 janvier? Au mieux, rien. Les pays participants parvenant à un simple accord de principe sur leur volonté de réaffirmer la pertinence de la solution à deux états et invitant Israéliens et palestiniens à se mettre à la table des négociations dans un délai que personne ne respectera. Mais c’est le pire qui m’inquiète, surtout depuis le changement de position américaine à l’ONU concernant la résolution 2334 sur la « colonisation ». Au pire, à l’instigation de la France et des USA qui se révéleront être là les deux plus grands traîtres à Israël, les participants se mettent d’accord sur une reconnaissance unilatérale de l’Etat de Palestine et sur un projet de résolution à l’ONU pour l’entériner. On m’objectera immédiatement que l’Administration Trump prendra les rênes cinq jours plus tard et que le Président Trump dénoncera toute cette trahison mais j’ai peur que ce ne soit pas si simple que ça et qu’il se passe beaucoup de temps avant que l’Administration Trump puisse renverser la vapeur, si tant est qu’elle y parvienne. Entre temps, en effet, l’Etat de Palestine peut être reconnu en cascade par la plupart des pays qui le refusent encore, isolant totalement les USA et les contraignant, par d’intenses pressions diplomatiques, à reconnaître eux aussi la Palestine puis à ne pas s’opposer à son entrée à l’ONU.
A partir de là, évidemment, tout est possible. Reconnu dans les frontières de 1967, l’Etat de Palestine n’aura plus besoin de négocier avec Israël et se bornera à donner un ultimatum d’évacuation des troupes et des fonctionnaires israéliens de tout le territoire des fameuses frontières de 1967 tout en négociant des alliances avec qui voudra les soutenir. Israël sera forcé d’évacuer la Judée-Samarie ou s’exposera à de nouvelles résolutions, voire même à l’appel à l’aide de la Palestine à des puissances étrangères pour reconquérir son territoire et sécuriser ses frontières. Si Israël s’obstine, on peut même envisager une campagne militaire internationale de frappes aériennes, comme en 1999 contre la Serbie pour que les Serbes évacuent le Kosovo.
Je suis totalement paranoïaque et même complètement fou, me direz-vous? Croyez-moi, j’aimerais. Je suis persuadé d’une chose: toutes les prétendues négociations auxquelles les palestiniens ont accepté de participer, y compris les Accords d’Oslo, ne sont que des fumisteries destinées à créer un écran de fumée devant les réelles intentions palestiniennes qui n’ont pas changé et n’ont pas bougé d’un centimètre depuis 1947. Il ne s’agit que d’une question d’opportunité et d’occasion mais la destruction d’Israël reste plus que jamais à l’ordre du jour. Ce n’est même pas seulement la volonté d’une petite caste dirigeante, c’est la volonté de la majorité des palestiniens qui, en 2006, ont voté massivement pour le Hamas qui est très clair à ce sujet.
Donc oui, le 15 janvier 2017 peut entrer dans l’histoire comme la « Trahison de Paris » ou même « L’Holocauste de Paris » pour faire référence au sacrifice suprême dans la Loi de Moïse et ce sera le résultat ultime de la fameuse solution à deux états qu’ils veulent depuis 1937, en sachant pertinemment aujourd’hui, avec 80 ans de recul que:
-Les palestiniens ne s’en contenteront pas et ne feront que se préparer à attaquer Israël
-Les palestiniens créeront un nouvel état policier national-socialiste comme ses prédécesseurs syrien, égyptien ou irakien pour arriver au même résultat, c’est à dire la montée en puissance des islamistes déjà bien implantés avec le Hamas
-L’Etat de Palestine, même s’il n’attaque pas directement Israël tournera rapidement à la catastrophe économique et sociale.
-Israël n’attendra pas patiemment que ses ennemis soient forts, organisés et prêts.
En prétendant relancer un processus de guerre, la Conférence de Paris est bien plutôt à même de lancer la marche finale vers le sentier d’une guerre aussi terrible que la guerre syrienne et qui achèvera d’embraser tout le Proche et Moyen-Orient
Que faire, demanderez-vous? C’est mon coeur de chrétien qui vous répond: Prier. Prier de toutes vos forces pour le peuple de Dieu et pour cette petite terre que certains préfèrent voir en cendres et gorgée de sang qu’entre les mains des Juifs.
Pug