9/11… 1917

1239555_10151587308242061_864126666_nLe 11 septembre 1917, le Capitaine Georges Guynemer, l’as emblématique de l’aviation française avec 54 victoires à 23 ans, est abattu au dessus de Poelkapelle, en Belgique et son corps disparaît dans le « no man’s land » ravagé par les obus.

Depuis ce jour, d’après la tradition de l’Armée de l’air, les aviateurs français portent la cravate noire en signe de deuil.

Né le 24 décembre 1898, Georges Guynemer est un enfant fragile et chétif dont la santé sera un souci permanent pour ses parents. Lorsque la Guerre éclate en 1914, il veut s’engager mais il est jugé inapte au service pour raisons médicales dans l’infanterie et la cavalerie. Et ce, à une époque où l’Armée française a besoin de tout le monde!

Il réussit à entrer dans l’aviation, par le service militaire auxiliaire, comme mécanicien d’avion à Pau, première école d’aviation du monde, en novembre 1914. Il réussit à se faire admettre comme élève-pilote alors que son statut d’auxiliaire l’interdit et, malgré beaucoup d’accidents, révèle sont talent sous la houlette du déjà célèbre aviateur Jules Védrines. Il devient pilote militaire en Avril 1915 et rejoint l’escadrille MS 3 qui deviendra la N 3 puis enfin la fameuse SPA 3 surnommée, avec sa consoeur SPA 103, « Escadrille des Cigognes » dont le Capitaine Guynemer prendra le commandement au cours de l’année 1917.
(Les initiales devant le numéro, à l’époque, désignent le modèle d’avion qui équipe l’escadrille: MS pour Morane-Saulnier, N pour Nieuport, SPA pour SPAD, etc).

Spad VIIIl s’imposera comme l’un des meilleurs pilotes français, au courage, à l’audace et à la volonté farouches mais aussi avec un sens de l’honneur digne de chevaliers médiévaux et il personnifiera la légende des Chevaliers du Ciel, notamment avec l’épisode de l’Allemand Ernst Udet qui racontera avoir été épargné par Guynemer, en plein combat, quand ce dernier s’aperçut que les mitrailleuses d’Udet étaient enrayées. Udet racontera qu’alors qu’il pensait mourir, il vit le « Vieux Charles » de Guynemer se porter à côté de lui et son pilote le saluer militairement avant de s’en aller.
La dernière citation décernée au Capitaine Guynemer est aujourd’hui lue, chaque 11 septembre par un Capitaine pilote, sur chaque base de l’Armée de l’air:

« Mort au champ d’honneur le 11 septembre 1917. Héros légendaire, tombé en plein ciel de gloire, après trois ans de lutte ardente. Restera le plus pur symbole des qualités de la race : ténacité indomptable, énergie farouche, courage sublime. Animé de la foi la plus inébranlable dans la victoire, il lègue aux soldats français un souvenir impérissable qui exaltera l’esprit de sacrifice et provoquera les plus nobles émulations. »

WissermanIl faut avoir une pensée pour l’Oberleutnant Kurt Wisserman, de la Jasta 3, que la propagande allemande désigna rapidement comme le vainqueur de Guynemer. En effet, en apprenant la mort de Guynemer, le Capitaine René Fonck, le meilleur chasseur français de la Grande Guerre avec 75 victoires homologuées et un quarantaine probables, jura de le venger. Et il ne perdit pas de temps.

Le 28 septembre 1917, avec son ailier, il tombe sur Kurt Wisserman et ne lui laisse pas l’ombre d’une chance. René Fonck était un athlète froid et scientifique, l’archétype du pilote de chasse moderne et en opposition complète de style par rapport à Guynemer et il était capable d’abattre son ennemi d’un seule rafale de trois cartouches. On sait aujourd’hui qu’il y a des doutes sur la fait que Wisserman soit le vainqueur de Guynemer mais il a tout de même payé le prix de l’éphémère gloire que ça lui a conféré!guynemer

En ce 11 septembre, décidément funeste, saluons la mémoire d’une grande figure des ailes françaises.

Nos respects, Mon Capitaine.

Pug

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