Créteil…
On ne s’est pas exprimés à propos de Créteil. Que dire de plus que ce qui a été dit, de façon très sensible ou brillante, par tous les intervenants? Pas grand chose, si ce n’est une chose, qui prêche pour notre paroisse:
On se sent merdeux, pour Créteil. Oui, nous les Goys, les créateurs de cette page et les renforts qui nous rejoignent, on se sent merdeux et coupables. Pourquoi? Parce que ça fait des années qu’on aurait du faire ce qu’on fait aujourd’hui. On n’est pas les derniers à critiquer l’apathie française envers cet antisémitisme qui remonte mais pourtant, nous aussi, on réagit trop tard et nous aussi, on se retrouve face à cette bête du Gévaudan antisémite à tuer alors qu’on a tranquillement dormi sur nos deux oreilles pendant qu’Ilan Halimi se faisait massacrer et que Mohamed Merah attaquait des enfants juifs (la comparaison entre la bête du Gévaudan qui attaquait principalement des enfants et Merah est parfaitement volontaire et assumée).
On a un peu l’impression de sauter sur Dien Bien Phu le 4 mai 1954, un peu avant la défaite. Ca a du panache et de l’honneur mais putain, qu’est-ce qu’on est en retard…
Alors avis à tout ceux qui veulent qu’on prenne des gants et qu’on respecte un consensus de débat policé et aimable: allez tendre vos arrière-trains aux philosophes athéniens parce que nous, on a compris qu’on est foutrement à la bourre et qu’on a une bataille monumentale à livrer pour rattraper des années de laxisme qui ont mené à ces drames, Créteil n’étant que le dernier en date.
Et on demande pardon aux victimes de Créteil. Oui, pardon. Comme si c’est nous qui avions fait ça.
Parce que nous sommes les jean-foutre qui ont laissé faire.
Pourquoi serait-ce trop tard ? On est là où on est… On a tous commencé plus tôt, au fond de nos vies, de nos coeurs, de nos expériences, en lisant certains textes , en écoutant certains prédicateurs… Il faut combien de refus ou d’hésitations pour faire un « OUI, me voici …! » Quand le peintre peint en deux heures, le passant trouve cela facile , en fait il a fallu 30 ans pour faire cela, pour en arriver là, pareil pour le pianiste, l’agriculteur, l’horloger, le médecin, puis certaines choses supposent une rencontre, La Rencontre, elle, elle est spirituelle, et n’est pas le fait de l’homme, mais le choix de Celui qui pousse qui il choisit à dire ou faire ce qu’Il veut. Cet temps qu’Il a choisi précède un grand tsunami mondial contre Israel et nos engagement tardifs tombent à pic pour porter messages et actions, ou seulement porter nos frères vers la maison d’Israel… C’est une « grâce » immense que d’être invité à ce labeur de la dernière heure… Nulle légitimité, nul hasard, secrète providence…incontournable depuis Abraham…