Le vote français sur le drapeau palestinien commenté par les Goys
Drapeau Palestinien à l’ONU – explication de vote de M. François Delattre, Représentant Permanent de la France auprès des Nations unies – Assemblée générale – 10 septembre 2015
Madame la Présidente,
La France a voté en faveur de la résolution qui nous est présentée aujourd’hui et qui autorise les États observateurs non-membres à hisser leurs drapeaux aux Nations Unies après ceux des États membres.
Ce vote est d’abord un vote en faveur de la solution des deux États donc un développement séparé des deux peuples, ce qui se rapproche de la définition d’un apartheid, qui doit rester notre boussole à tous au nom de quoi? et qui reste plus que jamais celle de la France. La France fait ainsi le choix de la cohérence de l’acharnement thérapeutique, plutôt. Dès 1982, devant la Knesset, le Président Mitterrand appelait à la création d’un État palestinien. La France n’a pas depuis lors divergé de cette voie, en soutenant à chaque étape le rehaussement du statut de la Palestine. En 2011, la France a voté en faveur de l’admission de la Palestine comme membre de l’UNESCO. En 2012, la France a voté en faveur de la résolution qui a fait de la Palestine un État observateur non membre de notre organisation malgré l’échec des accords d’Oslo, malgré l’échec de l’Autorité Palestinienne à former une entité étatique viable, malgré la Seconde Intifada déclenchée par l’Autorité Palestinienne quand Ehud Barak lui proposait un état palestinien sur 97% des territoires disputés, malgré la victoire du Hamas aux élections de 2006, malgré la guerre civile de facto entre Hamas et Fatah à Gaza, malgré le maintien au pouvoir, de façon illégitime de Mahmoud Abbas et du Fatah en Judée-Samarie.
Permettre à la Palestine de hisser son drapeau aux Nations Unies est une étape nouvelle dans cette voie de marche forcée vers un objectif que toute forme de bon sens rejette. La France se devait d’être de nouveau au rendez-vous pour marquer notre attachement au droit des Palestiniens à un État dont ils feront un Etat interdit aux Juifs et qui finira par donner une légitimité étatique soit au Hamas soit à Daesh, suivant qui gagnera l’affrontement inévitable entre islamistes, pour marquer notre attachement aveugle à la solution des deux États, une solution aujourd’hui en péril et qui n’a jamais eu la moindre chance puisque les Palestiniens ne veulent pas d’un Etat à côté d’Israël mais un seul Etat arabo-musulman qui engloberait Israël. De même, la France ne manque pas une occasion de réaffirmer son attachement au droit d’Israël à exister et à vivre en sécurité, ce qui est d’une hypocrisie noire, du même niveau que si on avait réaffirmé notre attachement à la sécurité des Juifs d’Europe lors de l’entrevue de Montoire.
Ce vote est, nous en convenons, essentiellement symbolique. Mais les symboles sont essentiels en politique on ne saurait dire mieux, surtout dans ce cas, en particulier pour un peuple palestinien qui ne doit pas désespérer de son avenir. Ce drapeau est donc bien un symbole fort, une lueur d’espoir. Oui, le symbole fort du nationalisme arabe sur tout le Moyen-Orient et de la négation des droits des minorités ethniques et religieuses du Moyen-Orient. Voir notre petite histoire du drapeau palestinien.
Ayons le courage et la lucidité de le constater, chaque jour supplémentaire nous éloigne malheureusement de la solution à deux États dont les Palestiniens ne veulent pas. La poursuite de la colonisation, illégale, la menace directement le refus des Palestiniens d’un Etat juif la menace davantage encore
Cette absence de perspective politique est non seulement injuste pour le peuple palestinien qui n’existait pas avant 1964, elle est dangereuse pour Israël pas autant que la création à ses côtés d’un état qui tombera tôt ou tard entre les mains d’islamistes, pour les autres États de la région qui ont un peu d’autres chats à fouetter en ce moment, pour l’Union européenne et pour le monde qui pensent que donner à l’Islam politique tout ce qu’il souhaite les mettront à l’abri des caprices du monde arabe. Elle nourrit le désespoir et engendre la violence. L’absence de perspective politique et même la persécution et l’extermination des Juifs d’Europe n’ont jamais engendré une violence juive contre les Européens donc pourquoi tolérons-nous la violence provenant d’une communauté qui n’a pas subi le dixième des persécutions des Juifs d’Europe?
Nous devons par conséquent être lucides alors que vous êtes les plus aveugles. L’engrenage négatif et dangereux qui se déroule sous nos yeux ne peut servir les intérêts des parties. Comment fait-on pour servir les intérêts de la partie palestinienne qui veut détruire Israël tout en servant les intérêts d’Israël? Il ne peut qu’attiser la haine et l’extrémisme dont se nourrissent les terroristes, au premier rang desquels se trouve Daech. Ainsi que Youssouf Fofana, Mohamed Merah, les Kouachi et Coulibay dont vous justifiez ainsi les crimes contre la France. Dans ce contexte inquiétant, chaque opportunité doit donc être saisie pour rappeler l’espoir que représente la solution à deux États. Peut-être faudrait-il au contraire exiger enfin l’arrêt définitif et non négociable de toute forme de violence avant reparler d’une solution politique?
La France considère que ce conflit ne pourra être résolu que par la création d’un État palestinien indépendant, viable et démocratique, vivant en paix et en sécurité aux côtés d’Israël. Alors que la cause palestinienne, actuellement tenue d’un côté par le Hamas islamiste et de l’autre par le National-Socialise Panarbe, a été tour à tour manipulée ou instrumentalisée par les Nazis, les Soviétiques, Nasser, la Syrie, l’Iran, autant d’ennemis de tout ce que la France représente, comment la France peut-elle encore croire qu’un Etat palestinien pourra vivre en paix aux côtés d’Israël?
Si nous mesurons l’importance des symboles, nous ne pouvons nous satisfaire de seuls gestes. Face à la gravité de la situation, les symboles ne suffisent plus. Seule compte l’action. La France en est plus convaincue que jamais, elle qui cherche depuis plus d’un an à redonner un horizon, à recréer une dynamique crédible. Le processus de paix tel que nous le pratiquons depuis 20 ans a échoué. Chacun en convient. Raison de plus pour arrêter de s’accrocher au mythe de la solution à deux états qui ne fonctionnera jamais et de tenter autre chose.
Pour la France, une action crédible et forte ne peut que reposer sur deux piliers complémentaires. Dans l’immédiat, susciter un engagement accru de la communauté internationale par un accompagnement international du processus de paix qui soit complémentaire du Quartette et augmente sa capacité à engendrer du consensus. Ensuite, définir un cadre pour de futures négociations, auquel le Conseil de Sécurité à vocation, à contribuer, le moment venu. Charabia diplomatique qui ne veut rien dire. Tout cela a été fait depuis des décennies et ne mène jamais à rien parce que les intervenants refusent l’évidence: Depuis 1947, date à laquelle les Arabes ont refusé le plan de partage des Nations-Unies, les Palestiniens n’acceptent pas l’existence d’Israël et ne cesseront pas de tenter de le détruire, de l’extérieur ou de l’intérieur, tant qu’on leur laissera croire que c’est possible.
La 70ème Assemblée générale des Nations Unies doit marquer le lancement du premier pilier de cette action avec la mise en place d’un Groupe International de Soutien incluant d’autres partenaires aux cotés des membres du Quartette, à savoir les membres permanents du Conseil de sécurité et certains pays arabes et européens.
L’inaction n’est pas une option, elle est porteuse de risques de déstabilisation majeurs pourtant moins graves que les effets d’une gesticulation idéologique qui soutient une cause nationaliste qui n’a avancé que grâce à la violence et au terrorisme en se basant sur des idées nazies et des méthodes soviétiques et qui a tué des militaires français et des écoliers juifs de France. La France veut privilégier l’action et la convergence des efforts de la communauté des nations au service d’un objectif partagé, la solution à 2 États, pour la paix et la justice alors que toute avancée dans ce sens n’a fait qu’apporter violence et souffrance. C’est le sens de notre vote aujourd’hui. Et c’est le sens de l’engagement continu de la France.
Non, pas de la France. D’un Etat français déconnecté de ses citoyens qui s’accroche à ses chimères de politique arabe de la France et de realpolitik qui mène toujours la France au drame. Aujourd’hui, comme cela aurait du être le cas durant les années 1930, la France, représenté par un Etat à son service et non l’inverse, doit identifier ses propres valeurs, les affirmer quoiqu’il lui en coûte et se ranger aux côtés de ceux qui les partagent, en l’occurrence, dans ce conflit, aux côtés d’Israël qui n’a jamais cessé d’oeuvrer unilatéralement pour la paix mais qui n’a été accueilli qu’à coups de pierre, de meurtres, de haine et de violence toujours plus grande.
La France, qui a été occupée par les Nazis durant 5 ans, qui s’est battue pour se libérer, qui a tenu sa place aux côtés du monde libre pendant 40 ans contre la menace soviétique et qui a souffert depuis plus de 40 ans du terrorisme nationaliste et islamiste arabe ne peut tolérer de voir les agissements de ses ennemis, anciens ou actuels, l’emporter face à une nation alliée qui participe, par son histoire et sa civilisation à notre propre histoire et à notre propre civilisation. La France doit se tenir aux côtés d’Israël parce que se devise de Liberté, d’Egalité et de Fraternité ne lui laisse pas d’autre choix.
Pug