Emmaus: incohérence et manipulation
Il y a des jours où, bien que je me délecte de faire un carton contre les ennemis d’Israël, je regrette de devoir faire des dommages collatéraux. Je m’apprête à massacrer la communauté Emmaus dans cet article et, franchement, ça ne me fait pas plaisir. Mais puisque l’Association France Palestine Solidarité se cache derrière la respectabilité d’Emmaus pour faire passer ses messages antisémites (à l’image d’ailleurs de ce que fait le Hamas en cachant ses armes et centres de commandements dans des écoles et hôpitaux), les dégâts que je pourrais provoquer sur Emmaus sont de leur responsabilité et pas la mienne.
On m’a donc envoyé ceci:
Il s’agit donc d’une conférence, chez Emmaus Lescar-Pau, près de chez moi, organisée par une « coordination d’associations palestiniennes » à laquelle l’AFPS s’associe et qui a l’intention de dénoncer l’arrestation d’enfants palestiniens par Israël.
En premier lieu, je souhaite rappeler d’où vient le nom Emmaus. Il est tiré de l’Evangile de Luc, chapitre 24, qui relate les témoignages de la résurrection de Jésus, le dimanche même de sa résurrection:
« Et voici, deux d’entre eux étaient ce même jour en chemin, pour aller à un village dont le nom était Emmaus, éloigné de Jérusalem de soixante stades. Et ils s’entretenaient ensemble de toutes ces choses qui étaient arrivées. Et il arriva, comme ils s’entretenaient et raisonnaient ensemble, que Jésus lui-meme, s’étant approché, se mit à marcher avec eux. Mais leurs yeux étaient retenus, de manière qu’ils ne le reconnurent pas. »
Emmaus est donc le nom d’un village de Judée, à une trentaine de kilomètres de Jérusalem, près de Latroun aujourd’hui. Il fut renommé Nicopolis sous l’époque Romaine et un village arabe du nom d’Amwas ou Imwas le remplaçait jusqu’en 1967 où il est rasé pendant la Guerre des Six-Jours. Emmaus est évoqué dans divers Midrash et sa localisation est décrite dans le Talmud de Jérusalem. Emmaus est sans doute la forme hellénisée d’un nom hébreu ou araméen et un disciple du Rabbi Yohanan Ben Zakkaï, fondateur de la Yeshiva de Yavné, après la destruction de Jérusalem, s’y installe après la mort de son maître.
La communauté Emmaus doit donc son nom à un village de Judée où deux Juifs, talmidim (disciples) de Yeshua, ont parlé avec lui le jour de sa résurrection, selon les Evangiles. Hors, à ce moment là encore, les disciples de Jésus considèrent comme impur de fréquenter des non-juifs, ce qui laisse à penser qu’Emmaus est bien un village juif.
La communauté Emmaus, par cette conférence antisioniste, scie donc la branche sur laquelle elle est fondée, ce qui est son droit le plus strict même si c’est un suicide spirituel et moral.
Mais je suis beaucoup moins tolérant avec la reprise dans cette affiche du drapeau et des codes couleurs du nationalisme fasciste arabe que l’on appelle pudiquement aujourd’hui « cause palestinienne ». Le « drapeau palestinien » est surtout le drapeau de l’unité arabe contre les Turcs en 1917, repris en 1947 par le Parti Baas pour tenter d’unifier les Arabes dans un panarabisme national-socialiste fondé sur les thèses de Michel Alfaq et symbole récurrent du nationalisme arabe. Que des symboles national-socialistes d’une pensée qui a ouvertement soutenu la Shoah et a eu recours à des criminels contre l’humanité nazis pour organiser son combat antisémite soit tolérée par la France est déjà sidérant mais qu’ils le soient par la communauté Emmaus est carrément révoltant, surtout qu’il s’agit bien là d’une écœurante opération de blanchiment de réputation de Néo-Nazis sous couvert d’Emmaus.
Ensuite, cette conférence qui semble se draper des principes de la justice en citant un article de traité international passe volontairement sous silence trois principes essentiels du droit français:
-Tout accusé est présumé innocent jusqu’à preuve du contraire.
-la charge de la preuve incombe à la partie poursuivante.
-un accusé a le droit d’être confronté à son accusateur et à interroger les témoins à charge ou à décharge.
Dans ce simple tract, il y a une accusation sans faits ni preuves et il y a la mention d’un texte de traité international qui est sensé établir l’infraction. Par ce simple tract, les organisateurs mettent d’ores et déjà les auditeurs en condition: Israël est coupable sans faits ni preuves. Qu’on se rassure, un jeune palestinien va venir expliquer son histoire et un avocat s’exprimera pour étayer les accusations donc, on aura les preuves a posteriori. Un souci élémentaire d’objectivité aurait été d’inviter également l’officier de police ou le soldat israélien qui a arrêté ce jeune palestinien et un avocat de l’Organisation Juive Européenne (OJE), par exemple, pour défendre la position israélienne.
Mais on l’a déjà compris, le but clairement affiché est d’accuser Israël et de diffamer sans opposition.
Alors je vais défendre Israël puisque ces associations refusent à Israël le droit de se défendre:
-« Israël est le seul pays à poursuivre systématiquement chaque année entre 500 et 700 enfants »
1er point, cette accusation est fausse. Le Maroc n’hésite pas à poursuivre et condamner des enfants du Rif: https://ledesk.ma/2017/12/21/hirak-les-arrestations-denfants-mineurs-se-multiplient/
Donc un faux postulat de départ introduit des mots-choc qui n’ont pourtant aucun sens. « Poursuivre systématiquement »? L’utilisation de « systématiquement » induit une approche inhumaine, robotisée, fasciste. Or tout pays civilisé poursuit systématiquement les auteurs d’infraction à sa loi, même quand ces lois sont connement inhumaines: l’exemple de Asia Bibi, chrétienne poursuivie pour avoir bu dans le même verre qu’une musulmane au Pakistan est particulièrement frappant. La France poursuit systématiquement aussi les auteurs d’infractions, de délits et de crimes. C’est justement quand les poursuites ne sont pas systématiques qu’il faut s’inquiéter parce que cela veut dire qu’il y a une justice à deux vitesses, un apartheid ou une corruption à grande échelle. Dans le principe des droits de l’homme, la justice est aveugle et poursuit systématiquement les contrevenants à la loi. Désolé qu’Israël soit un Etat de Droit qui applique ces principes de droits élémentaires humains.
Et cette accusation, évidemment, ne définit pas ce qu’est un enfant. On parle de vrais enfants ou d’adolescents? Entre un enfant de 6 ans et un adolescent de 16 ans, rien n’est comparable. Cette ambiguïté est volontaire. Pourtant, des sites d’informations pro-palestiniens indiquent en janvier 2018 que les plus jeunes détenus palestiniens par Israël avaient 13 ans.
-« devant les tribunaux militaires »
Encore une fois, navré qu’Israël respecte le droit international. Ces « enfants » agissant dans les territoires disputés de Judée-Samarie qui ne sont pas sous souveraineté israélienne, le droit civil israélien et la justice civile israélienne ne peut pas s’y exercer. Pour que ce soit le droit civil qui s’applique, il faudrait que ces territoires soient israéliens, donc annexés, et ces « enfants » seraient donc israéliens. Mais Israël a refusé d’annexer ces territoires et attend une solution négociée. Donc, en attendant, ces territoires sont légalement occupés par l’armée israélienne qui y exerce donc les fonctions régaliennes de police et de justice, confirmés par les Accords d’Oslo ou l’Autorité Palestinienne reconnait la juridiction israélienne sur les zones B et C. Ceux qui s’en prennent aux forces israéliennes ne peuvent donc être jugés que par un tribunal militaire.
-« Sans aucun respect des droits fondamentaux à un procès équitable ».
Pourtant, une simple recherche montre que les palestiniens ont droit à des avocats, même israéliens et juifs, certains étant devenus des stars par leur défense des palestiniens: Léa Tsemel, Félicia Langer ou Michael Sfard qui ont une notoriété internationale.
Je passe sur les débilités gauchistes de la fin du truc, parlant des « geôles israéliennes » et des « prisonniers politiques ». Si ces gens croient toujours pouvoir manipuler avec des effets aussi nuls, c’est qu’ils ont parfaitement identifié leur cœur de cible: les idiots incultes et sans réflexion.
Sans doute parce qu’ils sont eux-même d’un niveau équivalent, d’ailleurs.
Pug