« Français de Souche? »
Refuser l’expression « Français de Souche » est-il un déni de l’identité française? Certainement pas.
Dans l’équipe des Goys, les 4/5 ont servi sous les drapeaux et avec un attachement et une fierté qui ne tarira jamais. Moi-même, je fais remonter mes racines paternelles en France au minimum au 15ème siècle et pour l’instant, je n’ai pas cherché plus loin.
On n’est pas dans le déni d’identité et surtout pas d’identité nationale, bien au contraire! On fait partie de cette petite minorité de français qui se redresse en écoutant la Marseillaise et qui est fière de ses couleurs ailleurs que dans un stade de foot. On fait partie de cette petite minorité qui s’émerveille à chaque découverte d’un pan de patrimoine historique français.
On est français et on est même tellement fiers d’être de culture et d’histoire françaises qu’on ne se sent menacés dans notre identité par rien ni personne. La France n’a pas à avoir peur de son ombre et n’a pas à craindre à tout bout de champ d’être détruite, assimilée, vassalisée, ni par une culture populaire anglo-saxonne, ni par des influences vestimentaires moyen-orientales. La France est un vieux pays de longue tradition et d’une histoire mouvementée qui devrait nous apprendre des choses sur nous-mêmes et qui devrait nous permettre de voir l’avenir avec sérénité de l’expérience et non pas avec l’effroi d’une pucelle.
La France, pour nous, est une élite. L’Armée française, dans laquelle nous avons usé des semelles de Rangers, dans ses uniformes, son histoire, ses bâtiments, ses drapeaux, ses insignes et ses musées de traditions en est l’illustration la plus belle. La France doit être, à l’image de son armée, une élite du courage et de l’osmose entre tradition et modernité, une élite aux bras ouverts qui accueille sans discrimination et sans distinction tous ceux qui veulent se mettre à son niveau et y servir avec honneur et fidélité. La France que nous aimons, c’est la France où se mêlent dans une splendide unité de valeurs les traditions maghrébines des Spahis, les origines mondiales de la Légion Etrangère, la tradition hongroise des Hussards, l’anglais appris avec la Royal Air Force qui nous a aussi transmis une tradition de SAS et le béret vers des commandos marines et les chants militaires, que ce soit celui à la gloire des Allobroges gaulois ou celui des Africains qui clame:
« Car nous voulons porter haut et fier
Ce beau drapeau de notre France entière:
Et si quelqu’un venait à y toucher,
Nous serions là pour mourir à ses pieds. »
Alors Français de souche, de greffe ou chienlit? Nous, ce n’est pas comme ça qu’on classe les français et on refusera toujours de le faire parce que c’est une pente glissante qui nous mène tout droit à la « Gesetz zum Schutze des deutschen Blutes und der deutschen Ehre », la loi sur la protection du sang allemand et de l’honneur allemand, inscrite dans le triptyque des lois de Nuremberg du 15 septembre 1935, avec une détermination réglementaire du degré de « Souchitude » des français, en prenant en compte les influences étrangères dans les familles, etc. Parler de « Français de Souche » pour différencier les Français entre eux, c’est un très grand n’importe quoi qui est, tout d’abord, un déni complet du droit français sur la nationalité et qui porte en germe la classification des français selon des normes ethniques, raciales et/ou religieuses.
Nous le clamons haut et fort et tant pis, encore une fois, si on perd plusieurs centaines de soutiens sur cette page: il n’y a pas de français de souche qui auraient naturellement plus de droits et plus de responsabilités que des français d’origine étrangère envers qui on doit faire preuve de plus de mansuétude et de plus d’effort social. Il y a des Français, pleinement français, tous avec les mêmes droits et devoirs sans aucun passe-droit au excuse.
Et tout à fait entre nous, je laisse à chacun qui s’en sent les tripes d’aller clamer à des légionnaires d’origine étrangère du 2ème REP qui ont fait un saut de nuit sur Tombouctou l’an dernier, d’aller dire à Washington devant le mémorial du Sous-Lieutenant Aviateur Norman Prince, Mort pour la France et chevalier de la Légion d’Honneur ou d’aller dire à voix haute dans le carré musulman du cimetière militaire de Douaumont, que vous êtes un « français de souche » et qu’eux n’en sont pas.
Personnellement, même si ma famille est d’origine française depuis au moins le 16ème siècle et même si j’ai servi sous les couleurs françaises, c’est un exercice d’outrecuidance où je ne me risquerais pas.
Pug