Le modèle israélien pour la France
Comparer l’histoire récente de la France et du peuple Juif recèle quelques surprenantes similitudes qui me laissent à penser que l’exemple d’Israël est un exemple à méditer pour notre vieux pays tellement effrayé par la modernité et le changement qu’il pense n’avoir le choix qu’entre la servitude et l’installation d’un rideau de fer. Jugez plutôt :
L’une des pires périodes de l’histoire du peuple juif, la Shoah, coïncide avec l’une des pires périodes de l’histoire de France, l’Occupation. La coïncidence n’en est toutefois pas une. L’inaction française face à Hitler, en 1935 quand il rompt le traité de Versailles par la création de la Luftwaffe, en 1936 avec la remilitarisation de la Rhénanie et l’Anchluss sur l’Autriche et en 1938 lors de la crise des Sudètes, lui laisse les mains libres pour son programme de crime de masse. Plus la France s’est tue, plus les camps de concentration et la puissance de la Wehrmacht se sont développés. L’effondrement français qui débouche sur l’occupation est le « chèque en blanc » dont Hitler avait besoin pour son programme d’extermination. Rien n’eut été possible si la France lui avait tenu tête alors qu’il était encore faible et rien n’eut été possible si la France avait combattu efficacement. Hitler le savait. Et il nous craignait. Mais nous nous sommes effondrés, dans la pire honte de notre histoire et Hitler a eu les mains libres en Europe pour mettre en place la solution finale à la question juive. Quand la France n’avait plus le droit de chanter la Marseillaise, les Juifs étaient envoyés à Auschwitz.
La reconstruction française après le drame national de l’Occupation se fait aussi dans un temps proche de la construction israélienne après le drame de la Shoah. La France se dote en 1946 de la constitution de la IVème République. Le peuple juif se voit attribuer une terre pour y faire un état lors du vote à l’ONU de novembre 1947 sur le plan de partage de la Palestine. Alors que la démocratie française se réinstalle, la démocratie israélienne est fondée en mai 1948.
En 1956, Israël et la France combattent ensemble contre un ennemi commun, soutenu par un ennemi commun. L’Egypte du socialiste nationaliste Gamal Abdel Nasser nationalise le canal de Suez avec la bénédiction marxiste de l’URSS. A l’époque, la France est le seul pays ou presque qui accepte de vendre des armes à Israël. Ce sont des avions Dassault Ouragan et Mystère IV qui équipent l’aviation israélienne et les paras israéliens sautent d’avions Noratlas vendus par la France, en tenue de camouflage léopard bien de chez nous ! Il faut souligner que la première guerre d’Israël après son indépendance a été menée aux côtés de la France, en uniformes et matériels français.
Les succès israéliens, que ce soit en aviation ou à bord des chars AMX français, seront les meilleurs VRP de notre industrie d’armement. VRP qui nous font largement défaut aujourd’hui, d’ailleurs…
Et alors que la France combat le Front de Libération Nationale soutenu également par l’URSS, en Algérie, Israël voit naître petit à petit l’Organisation de Libération de la Palestine, créée avec les conseils des spécialistes de la propagande soviétique. C’est une coïncidence, ou bien ça ne l’est pas, mais l’OLP est formée en mai 1964, sur un modèle de socialisme nationaliste de libération contre le colonialisme qui vient de faire ses preuves contre la France, 18 mois plus tôt, en septembre 1962 avec l’indépendance de l’Algérie aux accords d’Evian.
Il n’est pas nécessaire de rappeler les succès phénoménaux des armées israéliennes pendant la guerre des Six Jours de juin 1967 et le rôle, acclamé par les meilleurs pilotes israéliens, du Mirage III français qui fait la preuve pendant ce conflit que l’armement français est largement au niveau, voire même surclasse, l’armement soviétique qui tient tête aux américains, au même moment, au Vietnam.
Les 20 années d’après-guerre ou la France et Israël sont des amis et des alliés sont les 20 meilleures années de développement pour la France. Malgré les échecs militaires et l’instabilité politique, l’économie française renaît, se développe et permet, grâce évidemment aux aides américaines, de splendides réussites économiques, sociales et commerciales. C’est la période appelée « les trente glorieuses » ou l’avenir sourit à la France qui est fière de son passé et qui regarde vers l’avenir
C’est malheureusement en 1967 que tout se gâte. Soucieux d’équilibrer la position stratégique française, le Général de Gaulle fait sortir la France de l’OTAN et décrète un embargo sur les armes à destination d’Israël. Il s’agit de rompre avec l’affrontement des blocs OTAN – Pacte de Varsovie et de sécuriser l’approvisionnement de la France en hydrocarbures depuis les pays pétrolifères arabes. L’année suivante, la France plonge avec effarement dans les révoltes un peu étudiantes et beaucoup marxistes de Mai 1968 et en avril 1969, le Général de Gaulle quitte la présidence de la République après son échec au referendum.
Cinq ans plus tard, en octobre 1973, Israël vit sa période la plus sombre avec la Guerre du Kippour qui met l’armée israélienne à rude épreuve et qui instille le doute au sein d’Israël quant à sa survie. Pendant ce conflit, l’OPEP déclenche le premier choc pétrolier à destination de tous ceux qui soutiennent Israël. Mais malgré l’embargo de 1967 qui était un geste envers les pays arabes, la France n’échappe pas aux répercussions économiques qui frappent le monde entier. Alors que la crise commence en France, une crise qui ne s’est jamais franchement terminé depuis, les débouchés commerciaux de notre industrie d’armement commencent à se tarir. Le Mirage III s’était très bien vendu, comme le char AMX-30. On vendra quelques Mirage F1 et quelques Mirages 2000, notamment à des pays arabes impressionnés par les prouesses des avions français. Mais 40 ans plus tard, le Char Leclerc et l’avion Rafale ne trouvent plus de clients et seront vraisemblablement les derniers produits 100% française de notre industrie d’armement.
Depuis 1967, la France mène une politique étrangère qu’elle veut pragmatique, sécurisant ses approvisionnements au détriment de ses valeurs. On ne compte plus les compromissions de la France avec des dictateurs arabes ou africains qui entrent par la grande porte dans le musée des horreurs de l’humanité.
De l’Irak chimique au Rwanda génocidaire, en passant par le Zaïre, la Côte d’Ivoire ou le Pakistan, les ardoises laissées par la diplomatie française commencent à peser très lourd sur la conscience nationale d’un pays qui a le sentiment, à juste titre, de perdre ses valeurs et son identité au profit d’influences étrangères, que ce soit par l’immigration de personnes qui ne veulent pas de l’identité française et n’en ont qu’après son modèle redistributif ou que ce soit par l’attrait qu’exercent des cultures étrangères à l’identité ferme et fière.
Face à cette conscience nationale en berne, ceux qui nous ont mené à cette impasse par leurs politiques désastreuses n’en finissent pas de désigner des ennemis et des influences pernicieuses qu’ils entendent combattre pour garantir la pérennité du modèle français, fut-il moisi. Pêle-mêle, l’Union Européenne, l’Euro, les USA, le libéralisme, l’OMC, l’OTAN ou les marchés financiers sont régulièrement accusés par nos Fouquier-Tinville modernes qui ne sont jamais loin d’accuser aussi le banquier juif, Israël, le Sionisme, l’Axe Tel Aviv-Washington, l’apartheid israélien, etc. Certains, d’ailleurs, y versent franchement et goulument tant le « libéralisme » et « le banquier juif » ont été intrinsèquement associés dans la mentalité française qui, soit dit en passant, est régulièrement le bonnet d’âne en Europe et dans le monde pour l’enseignement et la connaissance des fondements et des principes économiques dans son système éducatif.
Pour tous ces accusateurs publics qui envoient à la guillotine de leur vindicte tous ceux qui, selon eux, sont suspects de trahir les idéaux pas franchement français mais franchement marxistes, la France est le dernier carré de la Garde d’un certain modèle social étatiste et redistributif, cerné et menacé par les Wellington du libéralisme anglo-saxon et par les Blücher de la démocratie chrétienne allemande, financés et soutenus par les Rockfeller israéliens. Et ils se feront une joie de leur dire le mot de Cambronne pour mourir stupidement en entraînant toute la France avec eux plutôt que de se rendre à l’évidence de leur aveuglement et de leur stupidité.
Dans le tourment actuel de la France, je pense qu’il nous faut retrouver l’amitié et l’alliance d’Israël. Rassurez-vous, je ne donne pas dans les théories du complot et je ne crois donc pas que les riches banquiers américano-sionistes viendront illico sauver la France ! Ce que je préconise, c’est que la France soit enfin fidèle à ses valeurs, même si ça lui coûte cher en pétrole du Golfe et en crispations diplomatiques avec des théocraties arabes, avec des dictatures africaines ou avec le marché chinois. La France doit réaffirmer son attachement sans partage au modèle de démocratie parlementaire d’état de droit basée sur des citoyens libres, responsables et qui font des choix individuels réfléchis pour le bien commun. La France doit arrêter de jouer les jeux diplomatiques et propagandistes imposés par des terroristes politiques comme l’Autorité Palestinienne, Vladimir Poutine ou le parti communiste chinois. La France doit réaffirmer ses valeurs, retrouver les principes qui ont mené à sa révolution avortée de 1789-1792 et doit faire des choix courageux. Pour moi, un symbole fort de ce retour français à ce qu’elle doit être serait la reconnaissance de Jérusalem comme capitale unique et indivisible d’Israël et le droit au retour des juifs sur toute la terre dont ils ont été dépossédés voici 2000 ans, surtout dans le cœur ancestral de la nation juive, la Judée et la Samarie.
Mais plus encore, je voudrais que la France observe Israël avec curiosité et désir d’apprendre parce qu’Israël est comme nous : un vieux pays, dans un jeune état, qui tient beaucoup à sa particularité linguistique et culturelle, à son indépendance, à son intégrité et à son identité. Pourtant, alors que nous français qui sommes en paix avons une terreur panique de l’avenir, de la modernité et de l’influence étrangère, Israël est une nation en guerre qui a une foi immense en l’avenir, qui est à la pointe de la modernité et qui est traversé de toutes parts par des influences étrangères dans le « melting-pot » le plus bigarré de l’histoire.
Israël est une nation vieille de plus de 3000 ans. La France est une nation vieille de plus de 1000 ans. Israël a rédigé sa constitution en 1948. La France a rédigé la sienne en 1958. Israël est un pays de 8 millions d’habitants sur une terre grande comme une région française. La France est un pays de 66 millions d’habitants sur une terre grande comme un état américain.
Ils sont en plein développement, en pleine confiance, ont le plein emploi, inondent le monde de leurs innovations, révolutionnent la médecine et l’agriculture et brandissent fièrement leur culture, leur langue, leur foi et leur identité qui rien ni personne n’a jamais réussi à faire disparaître. Ils réussissent même à empiéter sur le sacro-saint showbiz américain en développant des programmes télés rachetés à prix d’or par les producteurs américains.
Nous sommes en plein déclin, en pleine méfiance les uns des autres, ne sommes jamais descendus en dessous de 8% de chômage depuis 40 ans. Notre système de santé s’essouffle, notre agriculture, pourtant la deuxième du monde, ne vit que de subventions et la culture, la langue et l’identité française ne cessent de s’assoupir, sans même parler d’une foi qui déserte les églises et les temples pour laisser se remplir de jeunes délinquants dérangés des mosquées de fortune haranguées par des prêcheurs fous. En guise de show-biz, nous avons des artistes subventionnés pour leur médiocrité par un Ministère de la Culture et nous avons des programmes télés qui nous conduisent tout droit à la pharmacie pour acheter des antidépresseurs (remboursés par une Sécurité Sociale à bout de souffle). Clou du spectacle, les films et artistes français qui percent dans le monde sont méprisés avec une arrogance snob et élitiste chez nous.
Comment font les israéliens pour être aussi ouverts à toutes les cultures et pénétrés de tant d’influences diverses et être pourtant une des cultures les plus fières et les plus indépendantes qui soient ? Comment font les israéliens pour être aussi optimistes quant à l’avenir alors qu’ils sont entourés de tant de menaces et de tant d’horreur, parfois jusque dans leurs maisons ?
Comment font les israéliens pour développer une telle économie dans une terre qui a si peu de ressources naturelles, qui est entourées de tant de pays sans débouchés économiques et qui ne cesse d’accueillir de nouveaux immigrants ?
Comment font les israéliens pour être fidèles à leur identité ancestrale et antique tout en étant parmi les fers de lance du progrès, de l’innovation et de la modernité ?
La France a un exemple dont elle doit s’inspirer à beaucoup de niveaux. Ce ne sont pas les démocraties sociales scandinaves. Ce ne sont pas les modèles libéraux anglo-saxons. Ce ne sont pas les protectionnismes chinois ou Nord-Coréen. Le modèle qu’elle doit étudier est un petit pays qui, comme elle, est une vieille nation fière qui veut garder son identité et qui veut la transporter intacte dans l’avenir.
Pug – 6 octobre 2014
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