La première juive dans l’espace
La première juive dans l’espace fut aussi la quatrième femme et la deuxième américaine dans l’espace. Après le Général de Division Aérienne Valentina Tereshkova en 1963, Svetlana Savitskaya en 1982 et Sally Ride en 1983, Judith Arlene Resnik, fille d’immigrés juifs d’Ukraine, s’envole pour l’espace le 30 août 1984.
Elle est née le 5 avril 1949 à Akron, dans l’Ohio et se fait remarquer dans son enfance pour son excellent niveau en mathématiques et son talent de pianiste. Elle devient ingénieur avec deux diplômes universitaires en ingénierie électrique. Elle travaille dans différentes entreprises, notamment Xerox.
Elle est sélectionnée en 1978 par la NASA, par l’entremise de l’actrice Nichelle Nichols qui, après son rôle du Lieutenant Uhura dans Star Trek, était passionnée par la conquête spatiale et était chargée du recrutement d’astronautes féminines et issus de minorités.
Judith Resnik apporte à la NASA une fraîcheur et un sens de l’humour qui tranche avec l’aspect très militaire des astronautes jusque là. Elle laisse flotter sa voluptueuse chevelure et se fait remarquer pour ses acrobaties en apesanteur, tant à l’entraînement que dans l’espace. En vol, elle se fera filmer avec un panneau « Hi Dad », pour son père et montrera son casier estampillé d’un autocollant « I love Tom Selleck ».
Elle décolle le 30 août 1984, à bord de la Navette Spatiale Discovery dont c’est le vol inaugural. C’est la mission STS-41D, commandée par le Colonel Hartsfield. Discovery doit mettre en orbite trois satellites commerciaux et mener des expériences scientifiques. La mission dure 6 jours.
Judith Resnik embarque sur la Navette Spatiale Challenger, pour la mission STS-51L, le 28 Janvier 1986. La mission devait déployer de nouveaux satellites de relais d’information, un premier télescope spatial (précurseur de Hubble) et devait aussi mener des leçons d’école depuis l’espace. Challenger emmenait en effet Christa McAuliffe, une institutrice du programme « Teacher in Space » qui devait promouvoir la perception et la connaissance de l’espace chez les enfants.
Mais Challenger, dont c’est la 11ème mission, explose 73 secondes après le décollage au-dessus de Cap Canaveral. Les débris de la navette s’abattent dans l’océan. Judith Resnik est tuée dans l’accident, avec les 6 autres membres d’équipage. Les débris contenant les corps de l’équipage sont identifiés le 9 mars 1986 et le corps de Judith Resnik sera le premier à être récupéré, suivi par celui de Christa McAuliffe. Les données récupérées montrent que Judith Resnik a survécu à l’explosion puisqu’elle a manuellement activé son système de respiration autonome, prévu pour les cas de dépressurisation de la navette. Mais plusieurs experts pensent que l’ensemble de l’équipage a survécu à l’explosion et a péri lors de l’impact avec l’océan.
En effet, ce n’est pas la navette Challenger elle-même qui a explosé. L’explosion est due à un défaut d’étanchéité d’un joint sur l’une des fusées de propulsion initiale. A l’allumage, le joint a fondu et les flammes ont commencé à s’en échapper, agissant comme un chalumeau sur le réservoir central. Au bout de 73 secondes, le réservoir a explosé. Les deux fusées et la navette se sont détachées, les fusées continuant leur propulsion pendant quelques secondes. Dans la navette, prévue pour la rentrée dans l’atmosphère et dont le cockpit est très protégé, au moins 3 astronautes dont Judith Resnik ont activé leurs respirateurs autonomes mais rien n’était prévu pour une évacuation en vol d’une navette en détresse et après 2 minutes 45 secondes de chute libre, les restes de la navette percutaient l’océan et coulaient. Aucune autopsie n’a été effectuée et donc les causes de décès restent inconnues. Contrairement aux rumeurs qui ont circulé, il n’existe aucun enregistrement de conversations ou de cris dans le cockpit après l’explosion. On sait simplement que 3 des 4 respirateurs autonomes qui ont été récupérés avaient été manuellement activés.
Elle aura passé en tout 6 jours, 00 heures et 56 mn dans l’espace et a été décorée à titre posthume de la Médaille d’Honneur Spatiale du Congrès.
Pug