Le plus beau réquisitoire contre l’Etat de l’histoire
On croit toujours que le judéo-christianisme rime avec tyrannie absolutiste et oppression dont il faut se libérer.
Mais saviez-vous qu’à l’origine, lors de son entrée en Canaan, le peuple d’Israël n’avait pas de gouvernement ?
Il faut reprendre la Bible et les récits de Josué, des Juges et le premier livre de Samuel pour se rendre compte que le Dieu d’Israël voulait que ce soit la Loi qui gouverne et non pas un Etat avec fonction publique, impôts, taxes et ors de la république ! Lorsque Josué, qui conduit la conquête de Canaan meurt, il ne laisse pas de successeur à la tête du peuple. Le peuple était entré dans sa terre promise, il s’était installé, un chef politique et militaire comme l’avait été Josué n’était plus utile. Le peuple, qui s’était engagé à suivre l’Eternel et à connaître sa Loi, ne devait pas avoir besoin de gouvernants. Ils étaient des hommes libres, connaissant la Loi et tenus de l’appliquer sans qu’il soit nécessaire de faire appel à une force publique pour les y contraindre. L’idéal de l’Etat de Droit, en fait : des citoyens libres, responsables, informés, respectueux des lois et de l’esprit des lois, et conscients de leur responsabilité et de leur rôle pour eux même et leur communauté. Seuls des juges qui arbitrent les problèmes d’interprétation de la loi selon la volonté de Dieu apparaissent dans le Livre des Juges.
Hélas, le système tourne vite à l’anarchie parce « liberté » et » je fais que ce que je veux », ce n’est pas la même chose. Et cet Etat Libre Hébreu, fondé sur le Droit, au lieu de se remettre en cause, cède au sirènes d’un Etat qui centralise les pouvoirs. Lorsque le Prophète Samuel, le dernier des Juges intègres atteint un âge avancé, les Hébreux demandent un Roi. Samuel interroge Dieu à ce sujet et, alors qu’il connaît pourtant très bien l’échec du système en place, ce dernier tient à faire une sévère mise en garde contre les travers d’un Etat centralisé et montre que, loin d’être la solution, ce sera pire qu’avant. Ce texte, tiré du 1er Livre de Samuel au chapitre 8 est le plus beau, le plus réaliste et le plus simple réquisitoire contre l’Etat, les impôts et la fonction publique que vous pourrez lire.
Et l’Éternel dit à Samuel : Écoute la voix du peuple en tout ce qu’ils te disent ; car ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi qu’ils ont rejeté, afin que je ne règne pas sur eux. Selon toutes les actions qu’ils ont commises, depuis le jour où je les ai fait monter d’Égypte, jusqu’à ce jour, en ce qu’ils m’ont abandonné et ont servi d’autres dieux : ainsi ils font aussi à ton égard. Et maintenant, écoute leur voix ; seulement tu leur rendras clairement témoignage, et tu leur annonceras le régime du roi qui régnera sur eux.
Et Samuel dit toutes les paroles de l’Éternel au peuple qui lui demandait un roi. Et il dit : Ce sera ici le régime du roi qui régnera sur vous : il prendra vos fils et les mettra pour lui sur son char et parmi ses cavaliers, et ils courront devant son char ; et [il les prendra] pour s’en faire des chefs de milliers et des chefs de cinquantaines, et pour labourer ses champs, et pour récolter sa moisson, et pour faire ses instruments de guerre et l’attirail de ses chars. Et il prendra vos filles pour parfumeuses et pour cuisinières et pour boulangères. Et il prendra vos champs et vos vignes et vos oliviers, les meilleurs, et les donnera à ses serviteurs ; et il prendra la dîme de vos semences et de vos vignes, et la donnera à ses eunuques et à ses serviteurs ; et il prendra vos serviteurs et vos servantes et vos jeunes hommes d’élite, les meilleurs, et vos ânes, et les emploiera à ses ouvrages ; il dîmera votre menu bétail, et vous serez ses serviteurs. Et en ce jour-là vous crierez à cause de votre roi que vous vous serez choisi ; mais l’Éternel ne vous exaucera pas, en ce jour-là.
Où est-ce que je veux en venir avec tout ça, me demanderez-vous ?
Je propose à tous ceux qui sont tentés, politiquement, par un « homme providentiel » ou par un parti aux solutions miracles pour sauver la France, de relire attentivement et de méditer ce passage, voilà où je veux en venir!
C’était la pensée du jour de Rabbi Pug !