Lettres d’Eretz: 11- Une année inoubliable

Boker Tov, Pug

Cette période de réjouissances footballistiques me fait revenir vingt ans en arrière lorsqu’en 1998, la France était bien placée pour la coupe. En ce temps-là nous étions jeunes, pleins d’énergie de force et d’espoir.

D’espoir de vaincre et de gagner cette coupe tant convoitée. Et c’est bien ce qui est arrivé. Il fallait voir cette liesse, cette effervescence, dans les rues de Biarritz dans les premières minutes après la victoire. Un vrai 1945!

En ce temps-là, je ne savais pas que, un an et demi après, ma vie aller changer totalement dans sa forme, dans sa direction et dans sa pensée. Je ne savais pas encore qu’un jour, je m’envolerais pour une destination qui était encore, dans mon esprit, un pays légendaire, un pays appartenant à ma conscience de croyant protestant, pétrie de récits de la Bible, où se côtoyaient  Hébreux et Géants, Amoréens et Edomites, glaives et frondes, paradis et enfer, puis apôtres et Maître, peur, joie, désillusion, foi et espérance. Un pays de rigueur et de sècheresse d’eau, de sources, de verdure, de Chênes de Mamré et d’acacias du désert du Neguev.

Je savais à cette époque que le désert, là-bas, est une immense étendue de sable avec parfois quelques palmiers fournisseurs d’ombre et peuplé de quelques chameaux. Dans ma toute innocente imagination, Israël était un village à description biblique, tel que les illustrations enfantines le décrivent dans les « Ma première Bible » que l’on achète au jeunes enfants, ainsi aussi tel que mon imaginaire se le représentait lorsque mon pere nous lisait les récits bibliques, chapitre par chapitre, le soir pour le moment de lecture biblique qu’il nous dispensait à mes frères, sœurs et moi-même .

C’est juste un peu plus tard, la même année que je fis davantage connaissance avec Israël ou du moins l’expression de la réalité d’Israël, l’Israël moderne, lors d’une manifestation musicale se passant à la synagogue de Bayonne où j’avais été invité. En fait, étant animateur programmateur dans une radio locale,  il était de ma responsabilité de diffuser à l’antenne et en direct les petites annonces du jour. Et bien sûr, l’annonce sur les ondes du groupe « Pirei Yerushalayim » se produisant en la synagogue avait fait jouer une corde sensible, et je l’avoue, m’avait permis de me faire offrir l’entrée au concert.

A cette soirée, je crois bien que non seulement j’ai découvert qu’Israël est un pays moderne qui même envoie à travers l’Europe et la France ses enfants, groupe de chanteurs, afin de se produire et de représenter Israël à travers des chants plus ou moins connus mais dont les mélodies font danser et pleurer en même temps. C’est aussi à ce moment-là que mon amour pour Israël a refait surface.

Le dernier chant, je l’ai chanté debout à plein poumon avec mes frères de cœur. « Hatikva ». De l’hymne national français, je ne sais que les premiers mots, mais l’hymne national Israélien, lui, je le connaissais déjà par cœur et ce en Hébreu bien sûr!

Ce soir-là, je savais que un jour je visiterais. Ce pays si lointain et si proche.

La suite une prochaine fois!

Adishatz,

Shmuel

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