Même masqué, le boycott est illégal en France
Un lecteur m’a envoyé un article de BFM TV que ses collègues transmettent par leurs e-mails professionnels. Cet article explique qu’un rapport de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme épingle 5 banques et assurances françaises dans la « colonisation israélienne ». BFM TV, dans son onglet BFM Business relaie donc ce rapport qui stigmatise des entreprises françaises pour leur participations financières et leurs actions dans des banques israéliennes. L’article de BFM donne la parole à Maryse Artiguelong, vice-présidente pour la France de la FIDH qui déclare, à propos de ces entreprises françaises:
« Il est « triste » de voir qu’elles « se mettent dans une telle illégalité juste pour faire un peu plus d’argent ».
Il y a une autre illégalité qui est triste mais reprenons depuis le début. D’abord, contrairement à ce que dit BFM TV, ce rapport n’est pas qu’un rapport de la FIDH, loin de là. C’est un rapport participatif dans lequel la FIDH est représentée. Dans l’article de son site web, la FIDH présente ce rapport comme provenant de: « Association France Palestine Solidarité, CCFD – Terre Solidaire, Fair Finance France, FIDH, LDH, Solidaires, CGT et Al-Haq » (capture d’écran ci-dessous) Chacun pourra se renseigner sur les organisations citées et pour aider voici les liens:
–Association France Palestine Solidarité
–CCFD-Terre Solidaire
–Fair Finance France
–FIDH
–LDH
–Solidaires
–CGT
–Al-Haq
Rien qu’en allant chercher les liens pour les lister dans cet article, je n’ai pu m’empêcher de penser, ironiquement, que ça respire l’objectivité. Chacune de ces organisations s’est démarqué par son antisionisme et son parti-pris. La CGT présente même ce rapport sous le titre « Colonisation de la Palestine » et ne prends même pas la peine de nuancer ce titre par « territoires palestiniens », ce qui serait déjà un poil plus juste mais tout de même faux et on est loin du terme juridique véritable de « territoires disputés de l’ancienne Palestine Mandataire Britannique » si l’on veut absolument utiliser le nom « Palestine » ou « territoires disputés des Monts de Judée et de Samarie » si on veut parler de localisation géographique. Et puis d’ailleurs, qu’est-ce que des syndicats français, CGT et Solidaires, viennent faire à financer un rapport sur la « colonisation israélienne »?
Donc déjà, mauvais point à BFM TV qui aurait du introduire son article en précisant que le rapport n’émane pas seulement de la FIDH mais est bien un rapport provenant d’un collectif d’associations connues pour leur antisionisme.
Désolé d’être un peu parano, mais je pense que BFM TV l’a fait exprès. En effet, dès qu’on voit les termes « droits de l’homme », on a un respect naturel qui s’exprime et on n’ose pas penser que la cause des droits de l’homme a pu être récupérée politiquement. On a donc tendance à penser que la parole des associations « droits de l’homme » est parole d’Evangile. Pourtant, par exemple, la FIDH a été fondée par un américain grand admirateur de l’URSS, ce qui dresse déjà un peu le tableau et la plupart des associations « droits de l’homme » sont noyautées depuis longtemps par une idéologie de gauche, étaient soutenues en par l’URSS pendant la Guerre Froide et, en effet, se sont toutes ou presque singularisées par leur antisionisme. On est donc bien en face d’un rapport antisioniste, par des organisations antisionistes, pour la cause antisioniste.
Ce rapport antisioniste, donc, pointe du doigt BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole (et sa filiale LCL), BPCE (et sa filiale Natixis), et AXA pour leurs participations financières, leurs actions dans des entreprises israéliennes et même un prêt à l’Israel Electric Corporation, l’entreprise publique israélienne de fourniture d’électricité, au motif que cette dernière approvisionne les colonies en électricité. Les organisations derrière le rapport indiquent que ces sociétés bafouent les droits de l’homme en participant financièrement à la colonisation et font injonction à ces sociétés et même au gouvernement français pour qu’elles cessent leurs interactions avec des banques et entreprises israéliennes impliquées dans la colonisation. La vice-présidente France de la FIDH s’attriste donc que ces sociétés se mettent dans l’illégalité pour gagner un peu plus d’argent.
Eh bien, nous, Nations pour Israël, nous estimons triste que ces organisations se mettent dans l’illégalité pour faire avancer leurs idéologies et leur antisionisme.
En effet, la Cour de Cassation, par un arrêt du 20 octobre 2015, a jugé que l’appel au boycott des entreprises et produits israéliens est constitutif du délit de « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée » (article 24 alinéa 8 de la loi sur la presse). Stigmatiser des entreprises israéliennes est donc un délit, selon la plus haute juridiction française et les huit organisations qui partagent la responsabilité de ce rapport se mettent dans l’illégalité par rapport au droit français.
Elles nous répondront que dans ce rapport, elles n’appellent pas au boycott mais qu’elles demandent aux entreprises de prendre leurs responsabilités et qu’elles ne stigmatisent pas les entreprises israéliennes mais seulement celles qui participent à la colonisation. Mais en premier lieu, l’Association France Palestine Solidarité, en page d’accueil de son site internet propose un lien vers l’organisation Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS) qui brave ouvertement le droit français. Ensuite, on peut jouer sur le mots et les notions autant qu’on veut: ce que visent ces organisations, c’est de faire une mauvaise publicité à ces entreprises françaises sur leurs clients afin qu’elles retirent leurs investissements et cessent leurs transactions avec des entreprises israéliennes.
Quant à la nuance « d’entreprises participant à la colonisation », le cas de l’Israel Electric Corporation est très parlant et c’est le rapport lui-même qui nous tend la perche. IEC est le service public israélien d’électricité. Les organisations appellent donc clairement à un désinvestissement d’une entreprise de l’état israélien qui fournit en électricité tout Israël mais, de façon cocasse, également la Bande de Gaza et les territoires disputés des Monts de Judée et de Samarie. C’est en effet le même réseau électrique qui fournit les « colonies israéliennes » et les villes et villages arabes des territoires disputés. L’hypocrisie de ces organisations humanitaires et syndicales est flagrante: sous couvert de protection des droits des palestiniens, elles veulent mettre en danger la santé économique du service public israélien. Venant de la CGT, grand défenseur devant l’Eternel du service public, c’est à mourir de rire! C’est comme si la CGT appelait les banques françaises à ne plus prêter d’argent à EDF parce que cette dernière fournit de l’électricité en Corse et au Pays Basque. Vu l’implantation de la CGT chez EDF, c’est très comique!
Il n’échappera à aucune personne honnête que ce rapport est un appel masqué au boycott. Mais même masqué et n’appelant pas directement au boycott, c’est un rapport qui demande à des entreprises françaises de cesser leur relations avec des entreprises israéliennes, parce qu’elles sont israéliennes et c’est donc clairement un délit de « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée », relevé par la Cour de Cassation le 20 octobre 2015.
Et les médias comme BFM TV qui relaient ce rapport en donnant la parole aux dirigeants et militants de ces organisations, sans faire une analyse objective et sans rappeler le cadre idéologique et juridique de la situation, se font clairement complices de ce délit.
Nous ne sommes pas seulement tristes. Nous sommes écœurés. Ces organisations reçoivent toutes, et certaines ne survivent que comme ça, des subventions publiques et même de dons faits par les parlementaires avec de l’argent public. L’Etat et des parlementaires financent des organisations qui bravent ou contournent ouvertement le droit français et qui vont jusqu’à demander à l’Etat français de pratiquer lui-même un boycott jugé illégal par la Cour de Cassation! Le site de la FIDH dit:
« L’Etat français, en laissant les institutions financières françaises financer les entreprises impliquées dans le maintien et le développement des colonies israéliennes, soutient indirectement la colonisation. Le gouvernement français doit faire pression sur les banques et assurances pour leur demander de mettre fin à l’ensemble de leurs soutiens. »
La schizophrénie française sur le conflit israélo-arabe atteint des sommets particulièrement navrants!
pug