Pourquoi je suis pro-israélien, la suite
Les êtres humains évoluent dans leur pensée. « Seuls les cons ne changent pas d’avis », dit l’adage mais sans pour autant changer d’avis, les humains ont cette capacité à faire évoluer leur pensée, à juger eux-mêmes de leurs idées et de les modifier au gré de leurs connaissances, de leur expérience et des évènements qui surviennent dans leur vie.
Il y a près de trois ans, un soir d’octobre morne et pluvieux, j’écrivais « Pourquoi je suis pro-israélien » qui me valut immédiatement un succès assez impressionnant, multiplié d’autant lorsqu’il parut sur la page « Ces Goys qui défendent Israël ». A l’époque, je n’avais pas mis un pied en Israël et le nombre de juifs que je connaissais se comptait sur les doigts d’une main. Un seul doigt, peut-être deux, auraient suffi.
Depuis, mes connaissances, mes rencontres, mon expérience ont fait évoluer ma pensée. J’entends déjà les haut-le-cœur de ceux qui pensent que j’ai tourné ma veste ! Rassurez-vous tout de suite. Généralement, l’expérience permet un retour sur terre par rapport à la hauteur des idées mais dans mon cas, aller en Israël, côtoyer des Juifs et en apprendre toujours davantage sur le pays comme sur son peuple, sa culture internationale, sa religion, ses traditions et ses multiples modèles de vie, n’ont fait que confirmer ce que je pensais déjà.
Mais ce à quoi je ne m’attendais guère, c’est la tendresse.
En effet, j’avais déjà expliqué, dans mon premier article, que j’éprouvais une tendresse pour le peuple juif et pour Israël de par mes lectures d’enfant des récits bibliques de l’Israël Antique et des exploits de Josué, Gédéon, David ou des chroniques de Salomon, Ezechias ou Manassé. Enfant, je lisais ces livres historiques de la Bible avec un appétit de glouton. Tout y est. La guerre, la politique, la magie, l’espionnage, l’histoire, l’amour, le drame, la passion, la foi, les intrigues, le sexe, le fantastique comme le plus pathétique. La Bible est un livre passionnant à plusieurs niveaux et elle se lit parfois comme une roman de cape et d’épées qui n’a pas son pareil sur terre. Ce n’est pas pour rien si elle reste en tête des meilleures ventes de livres dans le monde ! En lisant cela, l’enfant que j’étais a développé une tendresse certaine pour Israël et cette tendresse est le socle sur lequel mon avis pro-israélien est fondé, même si de nombreux autres éléments viennent en construire l’édifice.
Cette tendresse, pour des récits anciens, s’est muée en une tendresse qui a aujourd’hui pour objet des visages, des sons, des goûts, des paysages et des odeurs. En premier lieu, ce sont les visages de vous tous, lecteurs sur Facebook, dont les visages et les noms s’affichent quand vous aimez ou commentez nos bafouilles. 23 000 fans après notre démarrage, je reste encore ému de voir qu’il suffit de dire à un juif qu’on l’aime pour être mis sur un piédestal. Une phrase que les juifs, en tant que peuple, n’entendent visiblement pas assez souvent, notre « Nous vous aimons » d’un 13 juillet 2014, manifesté par cette page et ce site « Ces Goys qui défendent Israël » a fait déferler sur nous un raz de marée ininterrompu de remerciements, de déclarations d’amour, de messages de soutien et autres cœurs en émoticônes. Qu’avons-nous fait concrètement ? Rien, à part exprimer notre soutien à Israël et au peuple juif. Le retour enflammé d’affection, de sourires, d’humour et de « likes » que nous avons reçu ne peut que nous émouvoir. Nous vous aimions par principe et par intelligence, nous vous aimons aujourd’hui par émotion de cœur, par une tendresse humaine pour des êtres de chair et de sang.
Car nous en avons rencontrés, un certain nombre d’entre vous. Nous avons vu dans vos yeux cette même flamme de tendresse que vous avez pour nous, simplement parce qu’un jour, nous avons dit « stop » à l’antisémitisme, « stop » aux campagnes haineuses contre Israël, et parce qu’avec simplement ce que nous sommes, nous avons bravé les interdits du politiquement correct pour clamer ce qui nous semble être la vérité et la justice. Tous ceux que nous avons rencontrés, par Jeep et Pug lors du voyage du KKL ou par Buffalo lors de son séjour Sar El, nous ont ému par leur gentillesse, leur enthousiasme et leur affection. Sans compter les innombrables mères juives qui ont voulu nous faire épouser quelqu’un et un rabbin qui a illuminé une soirée à Haïfa par ses chants plein d’entrain.
Alors, je le dis haut et fort ! Je suis maintenant pro-israélien également parce que le soutien qui nous est donné avec vigueur et enthousiasme est émouvant et que je suis saisi de tendresse.
Mais cette tendresse, elle s’étend au pays d’Israël et à la société dont nous avons eu un aperçu. Comment décrire Jérusalem et cette présence que l’on ressent à l’ombre de ses murailles ? Comment décrire la terre rouge d’Adulam où nous avons planté des arbres ? Comment décrire les collines désertiques de Judée et les étendues du désert du Néguev ? Le seul mot qui me vient, en effet, est la tendresse. Un pays attachant, un peuple attachant, une jeunesse attachante, une culture captivante, une diversité étonnante, une bouffe somptueuse, des contrées surprenantes, des collines boisées de Galilée au désert ou poussent les fraises. Comment décrire ce pays et le regard de ceux qui se battent pour avoir le droit de l’aimer ?
Tendresse… Aujourd’hui, je suis pro-israélien parce que j’aime Israël.
Tout simplement.
Pug