Goys in Eretz, un jour à Jérusalem
Courte nuit que celle qui sépare nos deux visites à la Vieille Ville. Rentrés à 3h du matin de notre féerique escapade nocturne avec Myriam, déjà des souvenirs d’une grande valeur dans les yeux, il nous tarde avec excitation d’arpenter à nouveau les ruelles de Jérusalem. Las, le temps est court quand la passion dévore et il nous faut faire des choix. Nous voulions voir le Mont du Temple, le Saint Sépulcre, le Golgotha, le Mont des Oliviers, la Chambre Haute et la tombe de David, entre autres. Nous avions noté que le Mont du Temple était ouvert pour les non-musulmans de 12h30 à 14h et nous voulions y monter.
Nous partons donc en fin de matinée, avec Nicolas et d’autres invités du KKL mais mal nous a pris parce que nous n’avons pas le même rythme ni les mêmes envies. Entrés par la porte de Jaffa, nous essayons d’avancer à marche forcée vers le Kotel pour être à l’heure d’ouverture du Mont du Temple mais nous sommes ralentis par nos collègues qui flânent dans les boutiques de David Street, photographiant, discutant et échangeant leurs points du vue. Nous commençons à nous regarder avec un air consterné mais nos parents nous ont trop bien élevés pour qu’on râle ou qu’on leur mette la pression. De plus, ce sont deux dames et nous ressentons, en bons gascons, la responsabilité de les escorter. Mais on commence déjà à piaffer sévère!
Après nous être frayés un chemin dans la foule dense des Souks, en nous arrêtant toutes les cinq minutes pour attendre nos camarades qui flânent, nous parvenons enfin et péniblement au Kotel, pour nous rendre compte que nous nous sommes trompés. C’est Shabbat et ce jour-là, le Mont du Temple n’est ouvert de que 7h30 à 10h ! Peste soit du sommeil ! Nous aurions du venir bien plus tôt ! Ruminant comme des brebis béarnaises en estive, nous réfléchissons rapidement à la suite. Mais nos amies ne sont toujours pas pressées et nous, toujours trop bien élevés. Nous manifestons notre souhait d’aller au Mont des Oliviers. Nicolas est attendu pour le déjeuner et ne pourra pas nous accompagner mais nos deux amies semblent être également intéressées par le Mont des Oliviers. Notre impatience devient apoplectique lorsque nous tournons en rond, tributaires des changements de direction pour une photo et hésitations sur ce qu’elles veulent voir. Enfin, l’une d’elles, percevant nos regards de Patous des Pyrénées abattus, nous libère de nos obligations de galants gentlemen et propose de nous séparer pour avancer chacun à son rythme. Des miracles se produisent à Jérusalem !
(NJeep : qu’est-ce qu’il est rancunier, ce Pug !).
Après avoir pris conseil de policiers près du Kotel qui nous suggèrent de passer par la Porte des Lions pour rejoindre le Mont des Oliviers, nous nous enfonçons dans le quartier musulman. Le changement d’ambiance est palpable. Les premières dizaines de mètres, nous les effectuons encore en compagnie de nos amies et ces Occidentales libérées aux bras dénudés attirent des regards aussi appuyés que mauvais. Assis sur des chaises pliantes aux abords des échoppes, des hommes ne se cachent pas de les scruter de haut en bas avec une moue désapprobatrice et n’hésitent pas à pointer du doigt en faisant des commentaires que nous ne comprenons pas. Heureusement, sans doute. La rue que nous empruntons, Beit Habad Street, est nettement moins touristique et le souk prend un aspect plus réel. Fruits et légumes et autres produits périssables s’y vendent, maroquinerie et vêtements, marchands de téléphone et de DVD, supérettes et magasins en tout genre. Il y a toujours de quoi attirer le touriste mais on sent que le commerce, ici, est davantage à destination des habitants. La saleté, également, participe au changement d’ambiance. Certaines ruelles perpendiculaires sont des dépotoirs à ciel ouvert. Papiers gras, bouteilles, électroménager en panne et mobilier cassé sont en pleines rues, parfois à quelques mètres seulement des commerces ou des hommes sur leurs chaises pliantes.
Nous progressons dans cette rue Beit Habad, à un rythme forcément tempéré par celui de la foule. Nous percevons, derrière nous, des bruits de pas particuliers. Un policier et un garde-frontière sont juste derrière nous et appuient le pas, comme s’ils restaient au contact de quelqu’un. Est-ce une escorte personnalisée qui nous colle au train, signe d’une tension particulière ou des occidentaux seraient une cible ? Nous comprenons vite que nous ne sommes pas l’objet de l’attention des forces de l’ordre. En avançant de notre pas pressés, nous rejoignons vite un groupe de quatre Juifs en kippa dont l’un en Talith qui traversent le quartier musulman malgré la dangerosité de l’ambiance actuelle. Heureusement, comme la veille, les policiers et garde-frontières sont nombreux et vigilants. Mais les deux hommes qui nous collaient au train ralentissent quand nous dépassons le groupe de Juifs. Il n’y a pas, en tout cas sous nos yeux, de gestes ou même de regards hostiles ou haineux mais l’on voit bien que les policiers et Magav sont nettement plus sur le qui-vive qu’ailleurs.
Sans carte, nous nous sommes trompés et arrivons à la Porte de Damas. L’endroit grouille de monde et là encore, la tension monte d’un cran. Les regards des hommes, assis en groupe sur les escaliers ou le long de la Porte, sont appuyés, inquisiteurs et on sent une certaine envie d’en découdre plus ou moins bien contenue. En haut des marches, sur la droite, deux policiers et deux Magav sont en poste derrière des barrières de police, toujours aussi lourdement harnachés, malgré le soleil qui tape.
Nous nous approchons pour demander notre chemin. Pug, incorrigible bavard, engage la conversation en complimentant un policier sur leur stoïcisme, en plein soleil. L’horloge tourne mais l’occasion de discuter est là et nous la saisissons. Le policier, à la barbe courte et bien taillée, sourit et se détend à nos questions. Peut-être aussi que la casquette de Pug, avec le logo des Goys qui arbore la Magen David, aide à briser la glace. Interrogé par Pug sur les barrières autour d’eux, le policier confirme que c’est un dispositif simple mais efficace pour leur donner une demi-seconde de plus pour réagir à une attaque, demi-seconde qui peut-être la différence entre la vie et la mort.
Il nous explique que la Porte de Damas est l’endroit le plus « chaud » de la Vieille Ville, que beaucoup de problèmes se déroulent ou partent d’ici et nous montre du doigt l’endroit où un agresseur palestinien qui venait de poignarder un policier a été abattu en tentant de s’enfuir quelques semaines plus tôt. Son regard ne reste jamais bien longtemps sur nous. Il scrute, observe, surveille. Pendant les quelques minutes où nous parlons, son regard passe plusieurs fois de la méfiance au soulagement et de l’attente à la méfiance. Alors que Pug s’éloigne un peu pour parler aux autres, cet officier dira à Nicolas et Jeep qu’il est un policier de Tel Aviv, venu en renfort pour le week-end et qu’aider ses camarades de Jérusalem est autant un devoir qu’un honneur.
Pug entame la conversation avec un policier chrétien, visiblement d’origine slave, 1m85, sans doute pas loin des 100 kg, blond aux yeux bleus, avec un physique de lutteur ukrainien et une toute frêle « Magav » d’origine éthiopienne de 19 ans au doux regard et au charme ravageur. Elle fait son service militaire et elle est visiblement ravie de parler avec un français. Elle a visité Paris un peu avant d’entrer au Service National et elle en a été conquise ! La France exerce visiblement toujours son charme idéal sur les étrangers. Pug, rompant avec l’interdiction galante de d’évoquer l’âge d’une dame, l’interroge sur son âge et sa provenance. Elle répond qu’elle est de Tel Aviv mais qu’elle est née en Ethiopie. Sa mère a pris ses enfants et s’est installée en Israël, contre l’avis de son père, quand elle avait trois ans. Pug lui dit qu’en France, beaucoup d’antisionistes disent que les Juifs d’Ethiopie sont discriminés par les Israéliens et qu’ils sont mal traités. Elle répond avec un superbe sourire qu’elle a toujours été la seule noire dans ses écoles et qu’elle n’a pourtant jamais eu de problèmes et ne s’est jamais sentie discriminée. Elle poursuit en disant qu’elle sait que ces problèmes existent mais selon elle, il s’agit davantage des gens qui vivent en communautés fermées et qui ont des points de frictions avec d’autres communautés fermées. Mais selon elle, lorsqu’on vit, comme elle le fait depuis son enfance, mêlés les uns aux autres, il n’y a pas ce genre de problèmes. Son visage se durcit visiblement lorsqu’un groupe d’adolescentes voilées et rigolardes passent derrière Pug. Lui n’a pas fait attention mais la jeune Magav ne perd rien de ce qui se passe tout autour. Elle les toise avec toute la dureté que son jeune visage peut manifester, ce qui n’est pas très convaincant d’ailleurs, tant elle est jolie, et puis dit d’un air gêné à Pug que ces gamines ont fait des blagues grossières sur elle et lui. Comme quoi, l’âge bête ne connait ni ethnie ni religion !
Pug lui demande comment ils surveillent la foule qui va et vient et elle lui explique succinctement que l’oeil s’exerce rapidement à repérer des détails insolites, des décalages vestimentaires par rapport aux saisons et d’autres petites choses qui les alarment.
La conversation est captivante et enrichissante mais nous savons qu’il ne faut pas les distraire trop longtemps. Et l’horloge tourne. Nicolas nous quitte à ce stade, rejoignant ses hôtes pour le déjeuner.
Quant à nous, renonçant au taxi pour profiter à fond de Jérusalem, nous nous dirigeons vers le Mont des Oliviers à pied, le long de la muraille nord, traversant la Vallée du Kidron et longeant l’impressionnant cimetière juif. Après une petite grimpette, entre les murs des monastères et cimetières, nous arrivons au point de vue situé en contrebas de l’ancien hôtel jordanien « Seven Arches », au sommet du Mont des Oliviers.
Nous avons, pour la première fois, une vue globale sur Jérusalem et il est difficile de décrire ce que nous ressentons. Nos esprits résonnent des nombreux versets et récits bibliques qui évoquent Jérusalem et ses environs. Il faut comprendre que nous sommes des protestants un peu particuliers, parmi les plus « juifs » des protestants et notre capacité à citer des versets et des récits du Tanakh surprend régulièrement nos amis Juifs qui pensent que les chrétiens ne lisent que les textes chrétiens. Nous avons tant lu, tant étudié la Bible, que nous nous sentons presque chez nous, en terrain connu. Nous avons même une assez étrange sensation d’être à notre place alors que nous sommes de parfaits étrangers, complètement Goys et que c’est notre première visite en Israël.
La vue sur Jérusalem est stupéfiante et absolument magnifique. Atlas biblique en main, nous essayons de détailler les évolutions de la ville, de repérer l’emplacement de la ville Jébusienne conquise par David, et ses évolutions, et d’imaginer la ville au temps du Second Temple. Pour les chrétiens que nous sommes, nous trouver sur le Mont des Oliviers est émouvant et nous lisons, dans la Bible offerte par Papa à Pug pour ses 14 ans, le passage des Evangiles concernant la nuit passée par Jésus dans le Jardin de Gethsémané avant sa condamnation, sans doute à l’extrémité Sud-Est du Mont du Temple par le Sanhédrin et à l’extrémité Nord-Ouest, à la forteresse Antonia par Ponce Pilate qui l’envoie à la crucifixion. On aurait envie de marcher dans ses traces jusqu’à Bethanie, appelée aujourd’hui Al Azariyah, référence évidente à Lazare (non, pas le banquier juif, l’ami juif de Jésus le juif) mais le temps passe et nous devons penser aux quelques achats de souvenirs pour les proches, avant la soirée de gala du KKL, qui nous attend dans la soirée au Leonardo Plaza.
Nous redescendons donc et entrons par la Porte des Lions, en suivant la Via Dolorosa jusqu’au Saint Sépulcre. Nous hésitons à y entrer, craignant les débordements impudiques de dévotion que nous ne connaissons que trop bien de par notre proximité avec Lourdes, en France, mais nous nous décidons par intérêt pour le monument.
Nous avions raison d’hésiter. Etre accueillis dans le Saint Sépulcre par le pli inter-fessier dépassant du pantalon sans ceinture d’un dévot prosterné sur la pierre où, selon la tradition Jésus fut enveloppé dans son linceul, on a vu mieux. Architecturalement et historiquement, le monument est intéressant mais la foule et l’ambiance nous paraissent vite oppressants et nous préférons en rester là.
Avant de nous jeter dans la recherche des souvenirs pour les proches, nous réalisons que nous n’avons pas déjeuné et très peu bu, dans une chaleur bien présente même si très supportable. Nous décidons de boire un jus d’orange frais et de prendre une glace. Soudain, Jeep s’esclaffe. Nous sommes en train de boire chez le Mufti de Jérusalem ! En fait, le troquet s’appelle Al Mufti ! On en rigole et on fait une photo souvenir de la situation cocasse, en se disant que le Mufti doit se retourner dans sa tombe à l’idée qu’on serve en son nom des Goys qui défendent Israël.
En bons touristes, et en pensant à la famille, nous devions chercher quelques petits souvenirs symboliques de notre passage à Jérusalem. On ne s’y attendait pas mais le Souk renfermait quelques petites perles d’informations qui ont capté notre attention.
Toujours agaçante pour de bons vieux huguenots béarnais élevés au savoir-vivre à l’ancienne, la méthode de racolage des commerçants est la même sur tout le pourtour méditerranéen, jusque dans le désert d’Arabie ou les contreforts de l’Atlas marocain. Accrocher le pigeon, pardon, le client par tous les moyens, faire semblant de ne pas comprendre les mots « Non merci » et quand il persiste à ne pas acheter, l’envoyer à tous les diables. On s’y fait vite, cependant. Il suffit d’adopter peu ou prou la même attitude, faite d’un savant dédain quand on n’est pas intéressé et d’un marchandage de poissonnier quand on est intéressé. On ne vous cache pas que ce n’est pas naturel chez nous.
Mais le marchand de la Porte de Jaffa chez qui nous décidons de faire quelques emplettes, à force de palabrer pour nous vendre sa camelote, que l’on achète d’ailleurs d’assez bonne grâce, finit par quitter son rôle de marchand de tapis et commence à se livrer un peu quand Jeep lui demande comment vont les affaires dans la situation actuelle. Nous sommes ses deuxièmes clients de la journée, nous dit-il en ce milieu d’après-midi. Il nous explique que les mois de septembre et d’octobre sont traditionnellement ses meilleurs mois mais qu’avec la situation, c’est catastrophique. Nous sommes en quartier arménien et il doit payer son loyer au patriarche arménien qui ne tolère pas les retards. Les temps sont durs, nous dit-il.
Il nous demande nos métiers, Jeep lui dit qu’il est informaticien et Pug répond qu’il est écrivain. Bah oui, en attendant de trouver un emploi plus stable, Pug est officiellement écrivain depuis la parution du Protocole des Goys pour Sion ! A cette nouvelle, les yeux de notre commerçant s’illuminent et il propose à Pug de le renseigner de l’intérieur sur ce qui se passe ici. Jeep a le regard qui devient méfiant mais Pug donne un accord de principe. En fait, on a envie de le faire parler. Par chance, Pug avait remisé la casquette dans sa musette et, pendant le marchandage, on a placé qu’on n’était pas Juifs.
Jeep lui demande alors quelle est l’issue de cette situation qui tue le commerce. Il nous répond que, selon lui, chaque camp doit faire des efforts. Les Juifs, de son point de vue, doivent arrêter de revendiquer l’Esplanade parce qu’elle est à eux. Il affirme ensuite qu’il y a bien eu un Temple juif à Jérusalem mais que « la science » a montré que ce n’était pas là. De leur côté, les Palestiniens doivent arrêter de poignarder les gens. Faisant écho à une conversation que nous avions eu avec Myriam la veille, Jeep lui demande alors si ce n’est que la mosquée Al Aqsa qui est sainte pour l’Islam ou toute l’Esplanade. « C’est pareil », répond-il. « Le Dôme est aussi une mosquée ? » s’enquiert Jeep. « Oui, c’est la mosquée des femmes » répond notre commerçant. Nous dialoguons en anglais et il faut garder à l’esprit que nous pouvons avoir des problèmes de compréhension. A t-il mal compris la question de Jeep ou a t-il confondu le Dôme du Rocher avec le petit dôme de la mosquée des femmes ? Nous ne saurons pas. Nous ne voulons pas le braquer et bloquer l’échange, donc nous laissons dire. Il insiste à nouveau pour renseigner Pug et nous propose de revenir pour parler davantage. Nous acquiesçons poliment, et très hypocritement, il faut le dire puis prenons congé. Le temps passe, un autre marathon gastronomique nous attend à l’hôtel.
En quittant l’échoppe, nous sommes un peu stupéfaits par ce que nous avons entendu. Le révisionnisme musulman en termes d’histoire et d’archéologie bat son plein et il est relayé, sans doute à grande échelle, par les commerçants du Souk. On a bien compris leur refus d’admettre l’existence du Temple sur le Mont du Temple et leur revendication d’une Jérusalem Arabe et musulmane. Mais l’hypocrisie du business nous saute au yeux et nous laisse un goût d’écœurement. Dans chaque boutique, les Menorah, reproductions du Temple ou de l’Arche de l’Alliance, Etoiles de David sous toutes ses formes, Taliths, Mezzuzah et même t-shirts de Tsahal côtoyant les t-shirts « Free Palestine », montrent que le business n’a pas de couleur politique ou religieuse et que le cynisme bat son plein. Partout, même dans le quartier arabe et même dans le troquet « Al Mufti » où nous nous sommes désaltérés, des millions d’articles reliés à l’histoire juive à Jérusalem sont vendus et par des gens qui réfutent cette même histoire juive.
Mais cela ne saurait troubler notre émerveillement pour Jérusalem. Déjà, le soleil commence à dorer les murs de Jérusalem pendant que l’on cherche les dernières cartes postales à la porte de Jaffa, sur le chemin du retour. Yerushalaim Chel Zahav se dévoile dans toute sa splendeur lorsque la chaleur des rayons du soir illumine les remparts d’un saisissant contraste avec le ciel si bleu, couleur du drapeau d’Israël. Le spectacle est d’une grande beauté, l’émotion est impossible à freiner et le souvenir se grave durablement.
« Si je t’oublie, Ô Jérusalem, que ma droite s’oublie!
Que ma langue s’attache à mon palais si je ne me souviens de toi, si je n’élève Jérusalem au-dessus de la première de mes joies ! » Psaume 137.
Ce verset, nous venons de le vivre et nous venons de le comprendre.
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Pug & Jeep