Réponse à Philippe Lioret
Europe-Israël publie la vidéo de l’échange sur France Inter entre Léa Salamé et le réalisateur Philippe Lioret, dans lequel ce dernier invoque la responsabilité d’Israël dans la crise actuelle du Proche-Orient et dans le drame des migrants. L’entretien est visible chez Europe-Israël à l’adresse ci-dessous:
Philippe Lioret pose assez rapidement la question, bien orientée vers là où il veut en venir:
« J’ai un truc en tête depuis un moment dont je n’entends jamais parler de ça dans les médias. Où elles sont les responsabilités de cette crise si on remonte dans le temps ? La Guerre des six jours par exemple. En 1967, les Israéliens sont rentrés en Cisjordanie et à Gaza. Ils ont spoliés les Palestiniens. Est-ce que ça n’a pas été le début d’un truc terrible sur l’identité arabe, qui aujourd’hui nous amènerait à cette espèce d’explosion d’intégrisme musulman qui, je pense, est quand même responsable, au moins dans deux tiers des cas des migrations démentes qui nous arrivent aujourd’hui? »
Moui… Comment vous dire? C’est assez fatiguant de répéter sans cesse les mêmes trucs à des mémoires d’huître ou à des gens qui refusent obstinément de se documenter avant d’ouvrir leur claque-merde mais on va quand même répondre à ce tissus d’âneries…
En fait, la seule phrase intelligente que Philippe Lioret a prononcé concernait ses propres limites:
« Je suis quand même que cinéaste »
Ca, on a remarqué quelques secondes plus tard… La sagesse eut été d’en rester à ce constat mais non, il fallait qu’il l’ouvre un peu plus et en l’ouvrant un peu plus, un beau paragraphe d’une inculture et d’une méconnaissance splendide d’assurance est tombé!
Alors, on reprend:
–La Guerre des Six Jours. Elle est causée par le refus obstiné et pathologique des Arabes d’accepter d’avoir tort et par le refus fondamentaliste des musulmans de vivre sous une souveraineté juive ou qu’une terre conquise par l’Islam ne soit plus sous souveraineté islamique et ça dure depuis 1948, pour ce qui concerne l’Etat d’Israël et depuis les années 20 pour ce qui concerne la seule présence des juifs à cet endroit. Donc on est DÉJÀ dans un intégrisme musulman, masqué pour l’occasion sous le nationalisme arabe. La Guerre des Six Jours a lieu en Juin 1967. Le 31 mai 1967, le président égyptien Nasser fait fermer le détroit de Tiran sur la Mer Rouge, bloquant les accès d’Israël à l’Océan Indien et commettant par ce geste un acte de guerre par l’entrave à la libre circulation sur les mers tel qu’elle est prévue dans le droit maritime et par une action de blocus qui est une action hostile selon le droit des conflits armés. A partir de cet acte hostile, l’Egypte et Israël sont de facto en guerre. De plus, les armées égyptiennes, jordaniennes, syriennes et libanaises ont entamé les préparatifs et les regroupements de force nécessaires au déclenchement des hostilités, dans le but affiché de détruire Israël. Rappelons qu’en 1964 est créé en Egypte l’Organisation de Libération de la Palestine, sachant qu’à l’époque, Gaza est égyptienne et la « Cisjordanie » jordanienne et qu’il ne saurait être question de les « libérer » de soi-même. L’OLP a donc évidemment pour objet de libérer l’ancienne Palestine, c’est à dire les territoires de l’Etat d’Israël.
-Les Israéliens sont entrés en Cisjordanie et à Gaza: Par la force des choses, oui mais il suffit de suivre les opérations sur une carte pou se rendre compte qu’Israël ne fait pas de conquête de ces territoires. En réaction à l’acte de guerre sur le Détroit de Tiran et aux préparatifs militaires arabes, Israël attaque, détruit les aviations arabes et se précipite sur deux fronts pour sécuriser deux objectifs: le Canal de Suez à l’Ouest et le Jourdain à l’Est. Pourquoi? Élémentaire stratégie: ce sont des coupures humides qui doivent être franchies par des troupes voulant attaquer Israël. En s’assurant d’avoir une ligne de défense sur le Canal de Suez et sur le Jourdain, Israël empêche toute renfort de troupes arabes dans le Sinai et en « Cisjordanie » et isole les unités sur place qui peuvent menacer Israël. Les opérations israéliennes de Juin 1967 ne sont que des opérations de légitime défense et de bonne stratégie pour la protection d’Israël.
-Ils ont spolié les Palestiniens: A cette époque, les seuls « Palestiniens » qui existent sont ceux dans les camps de réfugiés de Syrie, du Liban et de Jordanie. Les habitants de Gaza sont Egyptiens et ceux de « Cisjordanie » sont Jordaniens. Sur quoi repose cette affirmation que les « Palestiniens » ont été spoliés? Sur rien. C’est une affirmation totalement gratuite et une accusation diffamatoire. Bien au contraire, les Israéliens ont refusé de s’approprier l’Esplanade du Temple et ont unilatéralement décidé d’en laisser la souveraineté à la Jordanie. Les Israéliens ont refusé d’annexer Gaza et la « Cisjordanie » et, en l’absence des Egyptiens et Jordaniens, ont suivi la coutume juridique qui consiste à appliquer le droit qui prévalait avant eux, c’est à dire celui du Mandat Britannique de Palestine qui lui-même s’appuyait sur celui de l’Empire Ottoman.
Mais allons plus loin et citons Delphine Froment sur « Les Clés du Moyen-Orient » à propos de l’histoire de la Cisjordanie au XXème siècle:
Les maires, quant à eux, sont élus et reconnus officiellement comme les leaders municipaux de la population cisjordanienne. Ils se font les hérauts de la population, relayant les contestations concernant l’occupation territoriale, l’annexion de Jérusalem, l’implantation de Juifs dans Hébron. Ils tentent de donner leur avis sur l’avenir politique de la Cisjordanie. Israël, de son côté, tolère ces élus locaux, qui obtiennent plus de pouvoirs sous le gouvernement militaire israélien que pendant la période d’annexion à la Jordanie. Aussi, même s’ils sont parfois critiques sur la politique israélienne et les tentatives jordaniennes pour reprendre le contrôle de la Cisjordanie, les maires cisjordaniens coopèrent beaucoup avec Israël et s’opposent à l’OLP ; d’autant plus que jusqu’en 1976, ils sont tous issus de l’élite locale traditionnelle et conservatrice, et ne sont donc pas forcément imprégnés d’une idéologie politique plus radicale par rapport à l’avenir palestinien en Cisjordanie.
En revanche, après 1973 et la guerre du Kippour, les Arabes cisjordaniens vont connaître une radicalisation idéologique et politique, mettant peu à peu sur la touche cette ancienne élite pour laisser la place à une nouvelle élite partisane du parti communiste, du Ba’th ou encore de l’OLP. Paradoxalement, c’est Israël qui est à l’origine de cette évolution : en effet, en menant une politique de plein emploi, de redistribution des biens aux travailleurs et paysans, de dépenses pour le secteur public, Israël rend les Cisjordaniens de plus en plus indépendants de l’élite traditionnelle. De même, la modernisation sociale (démocratie, possibilité de faire appel à la Haute Cour de Justice, liberté d’expression, liberté de presse, développement de l’éducation et des universités…) inspire les intellectuels et les coupe de leur vieille élite. Mais surtout, ils utilisent les éléments de cette modernisation pour prendre le pouvoir, et mobiliser la population contre Israël.
Vous avez bien lu, je vous rassure: c’est la bonne volonté et la bonne gouvernance d’Israël sur des principes progressistes et humanisites qui a permit aux intellectuels et politicards de fomenter cette haine d’Israël.
Donc:
-« le début d’un truc terrible sur l’identité arabe, qui aujourd’hui nous amènerait à cette espèce d’explosion d’intégrisme musulman »: Désolé mais vous repasserez. L’humiliation ressentie par l’identité arabe n’est pas liée à des foutaises de spoliation par Israël des pauvres petits palestiniens, elle est liée à la simple PRÉSENCE de juifs souverains en terre d’Islam. Comme le dit le polémiste Pat Condell: « Ce n’est pas à cause d’Israël que les musulmans haïssent les Juifs, c’est à cause des Juifs que les musulmans haïssent Israël ».
En conclusion, et parce que je ne vais pas non plus lui mâcher tout le travail, je conseille vivement à M. Philippe Lioret de continuer sur sa lancée parce qu’il a raison sur un point: « C’est de l’histoire ancienne et, comme disait monsieur, il faut regarder dans le rétroviseur un peu. » Oui sauf qu’il ne faut pas s’arrêter et être content de soi parce qu’en voyant des Juifs et Israël, on croit avoir découvert tout le pot aux roses.
Donc les questions fondamentales auxquelles M. Philippe Lioret se doit de répondre maintenant, ce sont:
-Pourquoi les musulmans ne tolèrent pas les Juifs?
-Pourquoi les musulmans ne tolèrent aucune autre souveraineté politique que la leur?
Et tant qu’on y est parce que c’est lié:
-Pourquoi les musulmans ne tolèrent pas non plus les chrétiens d’Orient qui sont là depuis 2000 ans?
-Pourquoi les Arabes de tous ces pays alentours se sentent tous liés d’abord par leur ethnie et leur religion, avant leur nationalités respectives?
-Pourquoi les Arabes veulent-ils conserver, à grands renforts de génocides, de crimes contre l’humanité, d’exactions et de persécutions leur domination sur toutes les terres un jour conquises par l’Islam?
Pug
La question que semble se poser et nous poser ce cinéaste, me rappelle une question qu’avait posée un certain serpent ancien…
Elle commençait par: « Dieu a t-il réellement dit…? »
Il y a longtemps que j’ai compris que la propagande s’adressait d’abord aux paresseux et aux feignants du bulbe. Parce qu’ils sont les plus nombreux.