Lorsqu’on affirme que la politique du gouvernement suédois a mené à l’attaque terroriste de Stockholm et qu’on estime que les Suédois ont eu ce que leur attitude mérite, tout en condamnant par principe le terrorisme et la violence, on ne fait rien de différent de la plupart des antisionistes.
Pour beaucoup, « le terrorisme en Israël est condamnable mais (et c’est dans le « mais » que se cache le diable) il faut comprendre la souffrance du peuple palestinien soumis à la brutalité de la politique israélienne qui fait ainsi peser la menace terroriste sur sa propre population qui soutient pourtant cette politique. »
Si vous êtes furieusement révolté, à juste titre, par cette phrase que l’on entend pourtant en boucle quand on arrive à avoir une condamnation du terrorisme en Israël, il est incohérent d’estimer « logique » ou « coulant de source » l’attentat de Stockholm et de le relier aux choix politiques suédois ou même à l’opinion publique majoritaire en Suède.
Il est inconcevable, injustifiable et inexplicable régler des comptes politiques ou idéologiques par des attentats aveugles contre la population civile, quelque soit le conflit. Le terrorisme n’est pas la réaction naturelle des peuples opprimés contre un occupant. Le terrorisme est une méthode très spécifique qui vient d’une idéologie très spécifique. Dans l’article « Du terrorisme moderne », j’explique cette origine anarchiste récupérée par le marxisme révolutionnaire et maintenant par l’islamisme après être passé par la cause palestinienne. Le terrorisme est une méthode de guerre politique développée par les révolutionnaires européens d’extrême-gauche à la fin du XIXème et début XXème siècle. Dans « Terrorisme ou résistance », je montrais que les résistants français n’ont pas eu recours à ces méthodes mais on pourrait rajouter beaucoup de mouvements de résistance qui ont mené une guerrilla mais n’ont pas fait de terrorisme. Dans « Du terrorisme en Israël », fin 2015, Buffalo faisait la liste des attentats terroristes en Israël depuis 1970, qui montre l’ampleur de cette méthode dans la guerre contre Israël et contre l’existence même de la nation juive.
Je le répète, c’est une méthode de guerre. Ce n’est pas la conséquence d’une politique quelconque pratiquée par la cible visée. C’est un choix tactique opérationnel mis en oeuvre conjointement avec des méthodes de contestation politique et d’influence à divers niveaux, syndicats, justice, médias et enseignement, dont le but à long terme est la déstabilisation de l’Etat et la division de la société, ce qui permet à une faction minoritaire mais très disciplinée et très militante de s’imposer. Et on voit bien, que ce soit en Israël, en France ou aux USA, que cette tactique marche bien. Les trois pays sont de plus en plus contestés au niveau international, leurs fonctionnements politiques très perturbés et leurs sociétés très divisées. Le terrorisme qui vient de frapper Stockholm n’est pas différent.
Il ne faut pas s’y tromper. La Suède, comme les autres pays d’Europe et d’Amérique, est victime de cette guerre politique globale, récupérée par l’Islamisme après la chute du bloc soviétique et leur perméabilité à l’islamisme, à la cause palestinienne et au chantage humanitaire des conflits du Moyen-Orient est une conséquence de cette guerre commencée par les anarchistes il y a plus d’un siècle. Il est donc naturel pour nous d’exprimer notre solidarité avec en pays qui subit les mêmes attaques dans la même stratégie de la même guerre que nous. Que leurs propres dirigeants, leurs propres partis politiques et une partie de l’opinion publique soit les idiots utiles de cette guerre est parfaitement cohérent, on a les mêmes en France, à tel point que des
victimes du Bataclan justifie malgré tout le terrorisme.
Accuser la Suède de politiques ayant mené à cet attentat et à d’autres qui peuvent suivre, c’est faire le même jeu que ces gens là.
Et en ce qui concerne la Suède, c’est particulièrement paradoxal. La Suède est l’un des pays qui, en effet, est allé le plus loin tant envers l’Etat palestinien que les migrants, l’islamisme dans ses banlieues ou les djihadistes sur le retour. Et pourtant, Stockholm est maintenant frappé par le même genre d’attentat que celui de Nice. Cela démontre bien qu’aller dans leur sens et même ramer assez furieusement dans leur sens ne met pas à l’abri. Peut-être, et il faut le souhaiter, la Suède va t’elle se rendre compte que rien ne met à l’abri de l’Islamisme radical, puisque même être un pays officiellement musulman avec des lois inspirés de la Charia ne met pas à l’abri du terrorisme islamiste. La Suède se veut ouverte et tolérante mais il lui faut encore comprendre que l’Islam radical n’est pas ouvert et tolérant avec elle et réclame sa soumission et son assimilation complète et de toute la population.
Nous n’expliquerons pas l’attentat de Stockholm comme une réaction ou une conséquence à la politique suédoise, pas plus que les attentats en Israël ou en France ne sont des réactions ou des conséquences à la politique israélienne ou française. Ce n’est qu’une attaque parmi tant d’autres dans une guerre politique globale que les islamistes ont déclaré à l’Occident, au Chrétiens, aux Juifs et à tous ceux qui s’opposent à eux.
Pug