Utopie française
Avertissement: Cet article est bien davantage une réflexion presque politique sur la société française et les choix qu’elle peut être amenée à faire qu’une défense d’Israël ou des Juifs, mais nous le publions car, dans la pensée de l’auteur, les deux se rejoignent parce que souffrant des mêmes incohérences. L’auteur fait également des références manifestes aux textes chrétiens, dans un but d’illustration et certainement pas de prosélytisme sous aucune forme.
Je comprends bien que mes positions sur l’Islam me donnent l’image d’un ennemi des musulmans, extrémiste, sans aucune mesure et dangereux . C’est un amalgame qui est trop facilement fait et que je dénonce.
Je l’ai dit, je le redis régulièrement et je le répète: Je fais la différence entre l’Islam et les Musulmans. L’un est une théorie théologique et politique conquérante que je combats sans aucune réserve, les autres sont des êtres humains dont je respecte la nature humaine, la foi, la pratique, la culture et la tradition, au sens premier du terme respecter, c’est à dire que je n’entreprendrais ni n’approuverais (et même combattrais) toute action pour restreindre ou porter atteinte à leur liberté de conscience. Et je suis bien plus tolérant que nombre de gens qui me font des leçons en tolérance.
Voyez-vous, je suis protestant, d’une famille de béarnais protestant depuis au moins le XVIIème siècle, teinté d’influences cévenoles et avec une histoire de persécution religieuse du côté de ma famille italienne maternelle. Rabaut de Saint-Etienne, président de l’Assemblée Constituante en mars 1790 et fils du Pasteur clandestin Paul Rabaut, déclara:
« Nous ne voulons pas la tolérance, mais la liberté ».
Les protestants français qui n’ont pas perdu la mémoire de leur histoire en connaissent un rayon sur le rapport entre l’Etat, la Société et la Religion. A nous aussi, on nous a claironnés que la religion devait rester dans l’espace privé, tellement privé qu’elle ne devait pas sortir de nos esprits. A nous aussi, on a voulu nous interdire de construire des temples. A nous aussi, on a voulu nous obliger à accepter des traditions et des coutumes que notre foi réprouvait au nom de l’unité nationale et de l’identité française. A un moment donné de leur histoire, les protestants français aussi ont dû fuir l’intolérance et partir dans des pays qui accepteraient leur foi. Et beaucoup de protestants français, déçus et écœurés de leur pays, se sont senti plus anglais, plus allemand, plus hollandais que français parce qu’ils ne pouvaient pas être français et protestants. Certains même, phénomène méconnu, sont devenus des pirates redoutables, d’une singulière violence envers les galions de l’Espagne très catholique.
Je hais, je redoute et je condamne l’Islam, ses préceptes, son « prophète » et son histoire. L’Islam est une secte violente, hégémonique, inhumaine dans la mesure où elle réduit l’homme à un robot religieux sans âme et sans volonté. Dans la Bible, l’Epître aux Galates chapitre 5 verset 13 clame: « La vérité vous rendra libre »
Ce simple verset est un défi autant au catholicisme du XVIème siècle qu’à l’Islam d’aujourd’hui dont la réponse à ce verset pourrait être « La tyrannie théocratique vous rendra esclave ». Suis-je pour autant un combattant féroce contre les Catholiques, leurs églises, leurs coutumes et leurs distorsions des Ecritures? Bien sûr que non et, au contraire, à chaque fois que j’en rencontre, je cherche les points d’accord et de partage, tout en affirmant clairement mes idées. Alors vais-je combattre férocement les Musulmans, leurs mosquées, leurs coutumes et leurs distorsions sectaires de récits judéo-chrétiens? Evidemment que non, pas davantage.
Les Protestants ont contribué, dans l’Histoire de France, à remettre l’Eglise Catholique Romaine à sa véritable place et à l’y maintenir. Et je suis persuadé que, si les églises et les messes sont pourtant de plus en plus vides, l’Eglise Catholique va nettement mieux que lorsqu’elle se prostituait dans des relations politiques et dans une compétition au pouvoir avec les laïcs, parce qu’elle a pu se recentrer sur son vrai message et retrouver une authenticité qu’elle avait depuis longtemps perdue. Mon rapport au Catholicisme est apaisé, parce que le Catholicisme ne me menace plus. Et j’aime même me réfugier dans une ancienne cathédrale romane de ma région pour y goûter la solennité et le calme, la saveur de la vieille France au passé si présent que je retrouve partout dans ce magnifique pays. J’aime entrer dans les églises, surtout anciennes, dans les monastères et abbayes ouverts au public. J’ai du respect pour les croyants et pour les prêtres, à tel point que, même seul, je n’aime pas entrer en short ou bermuda ou tenue de sport dans une église.
Voilà exactement comment j’envisage les relations avec l’Islam en France. Des relations apaisées et cordiales, de respect mutuel, parce que chacun reste à sa place et que personne ne se sent menacé. Je hais la religion musulmane mais je respecte les musulmans. Je n’ai même aucun problème avec le voile islamique. J’estime que si une femme musulmane pieuse croit que c’est ce qu’elle doit faire par rapport à sa foi, je n’ai pas à l’en empêcher et personne ne doit le faire. On me dira que le problème, ce sont les femmes voilées de force? On me répondra que ça pose un problème avec les médecins et les forces de l’ordre? Le simple bon sens et la loi, d’une relation apaisée avec l’Islam, résolvent ces question. Un citoyen musulman respectueux des lois de la République doit savoir qu’il n’a aucun droit de contrainte, morale ou physique, sur son épouse et qu’en cas de conflit, son épouse sera fermement protégée par la Justice. Les policiers, en étant respectueux et polis, doivent obtenir l’obéissance de tout citoyen. Ca ne se discute pas. Si la citoyenne musulmane insiste pour être contrôlée par une femme, alors elle se soumet elle-même, de bonne grâce et sans protester à la procédure et si elle doit attendre plusieurs heures au poste qu’une femme policier puisse se libérer, elle assume ses choix. Avec les médecins aussi, le bon sens et la loi doit l’emporter: Si c’est une urgence, c’est l’urgence qui prime et quiconque s’y oppose s’expose aux foudres de la loi, de la non-assistance à personne en danger au trouble à l’ordre public et tout ce que va avec l’attitude de l’opposant. Si ce n’est pas une urgence alors les usagers se soumettent eux-mêmes, de bonne grâce et sans protester aux procédures et s’ils doivent attendre plusieurs heures dans une salle d’attente que du personnel féminin puisse se libérer, ils assument leurs choix.
De même, la construction de mosquées ne me pose aucun problème si c’est fait dans le respect de la loi, notamment sur les financements. Voire même, quitte à construire une mosquée, autant en faire un bijou de l’art islamique, comme certaines magnificences d’Iran ou de l’Espagne Maure. Ça ne me choque pas plus qu’un temple bouddhiste et je préfère admirer un bel édifice richement décoré ou je peux librement me rendre pour apprécier l’ambiance en compagnie de gens dont je n’aurais pas peur, si le cœur m’en dit, plutôt que de voir des verrues étranges et inquiétantes un peu camouflées dans des quartiers mal famés et mal fréquentés ou se pressent des gens méfiants au regard mauvais. L’Islam fait partie de l’histoire des Hommes, de leur culture au sens large et la civilisation islamique doit être étudiée et son héritage préservé, surtout ses aspects artistiques et architecturaux qui recèlent de véritables trésors absolument magnifiques. Mais le Djihâd, l’antisémitisme, l’esclavage, la condition des femmes, l’inégalité en droit, parmi d’autres aspects sombres portés par l’Islam doivent être combattus et ceux qui les défendent m’ont comme ennemi et peuvent me qualifier d’Islamophobe, je l’assume volontiers.
Je n’ai d’ailleurs de problème avec aucune culture ou aucune religion ou forme de spiritualité en soi. Par exemple, les Aztèques ont façonné une civilisation brillante, fascinante, complexe et qui a apporté beaucoup à la culture de l’humanité. C’est une civilisation qui doit être étudiée et dont l’héritage et l’histoire doivent être préservé, jusque dans son aspect religieux et spirituel. Mais le premier descendant d’Aztèque qui se remet à faire des sacrifices humains et qui réclame qu’on respecte sa religion meurtrière, il m’aura comme ennemi acharné et il pourra me qualifier d’Aztèquophobe, je l’assumerais volontiers.
Comment est-ce que je propose d’arriver à cette situation idyllique que je décris? D’une part, en posant clairement et définitivement nos valeurs démocratiques et en rejetant, quelqu’en soit le prix, les ambiguïtés géopolitiques qui nous font perdre notre âme et nous placent aux côtés d’autocraties et d’idéologies infréquentables, notamment les tergiversations françaises sur le conflit israélo-palestinien qui mettent les tyrans nationaux-socialistes ou nationaux-islamistes palestiniens sur le même niveau de respectabilité que l’état de droit respectueux de droits de l’homme qu’est Israël. En affirmant fermement la force de la loi, la primauté du droit et la puissance régalienne de l’Etat à faire respecter complètement ces valeurs, de façon entière et aveugle pour tous et sans qu’il soit possible de les contourner de quelque manière que ce soit. Il n’y a même pas lieu de définir le rôle ou le statut des religions ou des cultes ou de faire une distinction entre religions et sectes. L’Etat doit être aveugle sur ces notions et ne doit intervenir que face à des agissements contraires aux lois républicaines et sans jamais négocier.
D’autre part en redécouvrant, en garantissant, en sanctuarisant des principes qui disparaissent de jour en jour dans la République Française: la liberté, l’authentique, complète et comprise comme elle se doit d’être, c’est à dire le pouvoir d’un citoyen conscient et éclairé de faire ses choix pour sa vie et de les assumer; l’égalité l’authentique, complète et comprise comme elle se doit d’être c’est à dire l’égalité devant le droit et devant la loi sans aucune distinction d’origines, de foi, d’opinion, de choix de vie, d’école, de corporation, de syndicat ou de piston; la fraternité l’authentique, complète et comprise comme elle se doit d’être, c’est à dire le sentiment d’être les membres d’une même famille nationale qui doivent avoir comme principe d’être loyaux entre eux et respectueux les uns des autres comme entre frères qui pourtant, n’ont pas les mêmes opinions, les mêmes femmes, pas les mêmes carrières, pas les mêmes revenus, pas les mêmes compétences et pas les mêmes handicaps.
Certes, et on ne saurait le passer sous silence, la question de la capacité des religions à se soumettre aux institutions républicaines laïques est centrale. Si le Judaïsme a toujours su le faire, dans tous les régimes auquel il a été confronté, et si le christianisme a très largement abandonné toute prétention séculière pour se mettre en conformité avec la parole de Jésus-Christ : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu », appuyée par l’injonction de l’Apôtre Pierre : « Soyez donc soumis à tout ordre humain pour l’amour du Seigneur, soit au roi comme étant au-dessus de tous », la question reste posée pour l’Islam, dont la théologie et l’histoire sont jusqu’ici indissociables de ses prétentions politiques et de sa vocation de conquête.
Mais dans le cadre d’un Etat régalien fort et intransigeant et de citoyens qui acceptent et respectent pleinement les lois et l’esprit des lois républicaines quelque soient leurs opinions ou leurs croyances et dans un cadre de droit garantissant, non une simple tolérance mais une authentique liberté de conscience et de pratique de sa foi dans le cadre large mais strict et incontournable des lois de la République Française, basées sur le respect des Droits de l’Homme et du Citoyen, Catholiques, Protestants, Juifs, Musulmans, et tous les Français avec une particularité idéologique, religieuse ou de choix de vie, pourront vivre libres, en paix, respectueux les uns des autres, et au grand jour, sans avoir peur de se faire agresser pour une kippa, sans se faire envoyer chez le proviseur pour un voile ou sans être ridiculisé à la cantine d’entreprise pour faire une prière avant de déjeuner.
Utopique? Oui, parce que la France n’est historiquement pas un pays du vivre-ensemble dans le respect d’autrui mais le pays des guerres de religions et d’opinions parce que quelques-uns veulent confisquer les institutions pour imposer leur vision des choses aux autres et écraser leur opposition. Et les plus belliqueux et les plus intolérants dans toute cette histoire, depuis plusieurs dizaines d’années, ce ne sont pas ceux qu’on croit si on prend en constate l’activisme des laïcards haineux de la vieille gauche anticléricale qui méprisent souverainement la foi, systématiquement associée à l’obscurantisme et qui s’en prennent violemment à toute expression ou signe de foi ou de religion, l’opium du peuple selon leur maîtres, pour imposer leur religion laïque progressiste et leur totalitarisme intellectuel, avec en cible principale l’héritage judéo-chrétien, sous couvert de lutte contre l’extrémisme musulman.
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